Decembre 2020 | Adventist World
Ratna se brosse les dents, puis se prépare à aller au travail. Ses deux filles, âgées de 9 et 4 ans, dorment encore. Son mari va bientôt se réveiller et la conduire au travail.
Soudain, elle entend un bruit, comme le bruit du tonnerre. Les Samuel habitent au Koweït. Dans ce pays, jamais ils n’ont entendu le tonnerre. En fait, ils n’ont jamais entendu de bruits effrayants. Le Koweït est un endroit sûr pour y vivre.
Aujourd’hui, Ratna, qui est infirmière, remarque quelque chose d’étrange. Les patients se tiennent là, dans un coin, et chuchotent. Au début, elle ne s’y arrête pas. Mais plus tard dans la journée, elle demande à quelqu’un : « Dites- donc, qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ? Pourquoi les patients chuchotent-ils au lieu de parler normalement ? »
« L’armée irakienne est là », lui répond-on. C’est le 2 août 1990. L’Irak vient d’envahir le Koweït !
Le Koweït est un pays tout petit, mais riche. Beaucoup de gens viennent de l’Inde pour y vivre et y travailler. Jusqu’ici, Pouchparaj, Ratna, Veena et Tina, leurs deux filles, ont été heureux dans ce pays.
Mais les choses viennent brusquement de changer. À 2 heures du matin, l’armée irakienne et ses chars se sont pointés !
Les semaines qui suivent sont terrifiantes. Pushparaj continue de se rendre au travail. Pendant que lui et d’autres hommes travaillent, les femmes et les enfants restent ensemble pendant la nuit par mesure de sécurité.
Il y a des chars dans la rue. On entend les tirs. Ratna prie, prie, et prie encore. Une nuit, quelqu’un frappe à la porte. Quelqu’un essaie d’entrer ! Ratna et les filles continuent à prier. Ouf ! C’est Pushparaj qui est là, et pas des soldats. Mais quelle frousse elles ont eue !
Les Samuel décident alors de retourner en Inde. En cours de route, des soldats les arrêtent et leur ordonnent de rebrousser chemin. Ils tentent leur chance encore deux fois. Et les deux fois, les soldats leur barrent la route.
Finalement, le gouvernement indien décide d’aider les Indiens au Koweït. Il envoie des avions qui les ramèneront dans leur pays. On dit aux Samuel qu’ils peuvent apporter des bagages pesant 12 kilos, pas plus (pense au nombre de valises que chaque voyageur peut apporter – habituellement de 18 à 23 kilos chacune !). Dans une petite valise de cabine noire, ils glissent leur argent, des papiers importants, des photos, de la nourriture pour les filles, et de l’or.
On leur a dit qu’il y aurait plu- sieurs avions. À leur grande sur- prise, il n’y en a qu’un seul. Pour pouvoir loger tout le monde, on ordonne aux voyageurs de n’apporter que leur valise de cabine, et de laisser le reste là, sur la piste de l’aéroport.
Dans le brouhaha, Ratna oublie leur valise de cabine noire sur la piste. Quelques minutes avant le décollage, elle se rend compte de son oubli. Pushparaj sort à toute vitesse de l’avion et se dirige vers les piles de bagages. Mais dans sa hâte, il se trompe de valise !
Ratna ne peut retenir ses larmes. « Jésus, nous n’avons plus rien maintenant. On ne peut pas rentrer chez nous les poches vides ! » prie-t-elle.
À la surprise générale, une heure après le décollage, le pilote annonce aux passagers qu’il doit faire demi-tour en raison d’un problème technique. Et il revient au Koweït… Jésus a répondu à la prière de Ratna !
L’avion atterrit. Au même moment, d’autres avions arrivent. Tous les bagages sont encore là, sur la piste. Les Samuel retrouvent leur pré- cieuse valise noire. Et comme il y a maintenant plusieurs avions, tous les passagers peuvent récupérer le reste de leurs bagages !
Un an plus tard, les Samuel retournent au Koweït. Ils y habitent longtemps encore, en toute sécurité. Après bien des années, ils s’établissent aux États-Unis. Veena et Tina ont maintenant des enfants.
Jamais elles n’oublieront comment Dieu s’est arrangé pour que l’avion revienne au Koweït. Cette belle histoire nous rappelle que Dieu nous aime infiniment et nous protège en toutes circonstances.
Cette histoire est tirée de KidsView, mars 2017.