Par Ruth GAL.
Le quatrième commandement est le seul qui exprime une relation touchant à la complicité entre le Créateur et l’homme. Le Ciel se met à l’heure terrestre – car L’Éternité est hors du temps et de ses ruptures – pour fêter ensemble le miracle de la création. Dans un continuel rappel à travers ce qui symbolise notre union dans son amour, Il nous donne l’occasion de rendre à Dieu, avec une immense gratitude, l’hommage et la gloire qui lui sont dus.
Dieu nous ayant accordé l’incommensurable privilège d’être créé « reflet » de Son image, dans une relation comportant tous les éléments de communion et de ressentis entre un père et son enfant, il nous est possible de comprendre Ses actions à partir de nos propres réflexes. Quel personnage humain, ayant atteint glorieusement le but de son existence, ne chercherait pas à rendre inoubliable un tel évènement ? Or, la création de notre univers, couronnée par celle de l’homme, n’est-elle pas la première et la plus grande œuvre en notre faveur du Divin Architecte ?
Il faut remonter aux origines des motivations célestes. L’Amour intrinsèque et absolu du Créateur se manifeste dans le respect de sa créature dotée du libre arbitre. Or celui-ci ne peut s’exercer dans l’uniformité d’une situation unique menant à une existence de robot !
L’Amour exige la réciprocité, sur des bases correspondantes, à travers la valeur de la diversité des personnalités. C’est la condition du bonheur de chaque être créé, ange ou humain. Toute la création — céleste et terrestre — s’est faite sur ce principe.
La révolte de Lucifer, le chef aux puissants pouvoirs de l’armée céleste, mit d’abord à l’épreuve la fidélité des anges. Et le tiers d’entre eux fit le mauvais choix. Dieu savait qu’il en serait inévitablement de même pour l’homme. En dépit de sa conscience du Bien et du Mal, toute la durée de son existence terrestre — seule possibilité d’accès à la Vie éternelle — serait jalonnée de chutes, donc de péchés, malgré le soutien et la constante protection divine. Ce serait l’inévitable perte de l’Éternité !
Il nous est totalement impossible d’imaginer la situation de l’univers céleste en son entier, lors de la décision du Père et du Fils (à l’unisson) avant notre création : celle de pourvoir au salut potentiel de chaque être humain. Unique solution : le sacrifice divin, lui seul capable de résister à Satan et d’acquitter par son sang la dette mortelle ! C’est donc le propre Fils de Dieu qui fut désigné, prêt à endurer les plus dures épreuves jamais subies, devant pour cela renoncer un temps à sa divinité, au risque de la perdre…
L’intensité du drame céleste consécutif au projet de vie humaine trouvant ainsi sa solution — tellement extraordinaire et merveilleuse dans ses conséquences ! — il devenait possible à chacun d’en accepter l’incroyable souffrance. Car le triomphe sur le Mal – indispensable victoire — en serait la récompense finale, rassemblant tout l’univers céleste et terrestre autour de Dieu et du Christ. Ce que la Bible démontre très clairement.
C’est dans ces conditions d’espérance que Dieu accomplit son Œuvre, et l’achève le septième jour par ce constat exaltant : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici cela était très bon » (Genèse 2 : 1-3). Cette victorieuse « fin de travaux » mène tout naturellement au repos de son Créateur et à la célébration — pleine de joie communicante — de sa Puissance, de son Amour et de sa Gloire. N’est-ce pas ce que connaît aussi — à son niveau — l’humanité toute entière, qui s’empresse de toujours marquer par un jour mis à part les grands évènements de son histoire ?
Chaque Sabbat, nous avons donc l’insigne honneur de partager les festivités célestes, nous assimilant à leurs réjouissances. Chose admirable que pouvoir être dès maintenant, dans un immense élan de reconnaissance, à l’unisson du ciel ! Pérennité qui ne fait aucun doute :
« À chaque nouvelle lune et à chaque Sabbat, toute chair viendra se prosterner devant moi. » (Ésaïe 66 : 23)
L’esprit fondamental du Sabbat résume à lui seul notre crédo spirituel ! Sa dimension est glorieuse et éternelle, car il restera la passerelle entre notre vie terrestre — et ses expériences à ne jamais oublier — et la félicité qui nous attend.