Bill Knott | Adventist World, mai 2022
« Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie… »
Ces mots évoquent des lieux lointains et des concerts d’antan – la plupart d’entre eux étant petits, peu fréquentés et ponctués de la chaleur de l’été.
Il y a plus de 40 ans, neuf d’entre nous – tous aux études supérieures – avons formé un ensemble vocal. Nous avons passé notre été en tournée, visitant des dizaines de petites congrégations et de multiples camp-meetings dans le nord-est des États-Unis. Laissez-moi vous dire que vivre pendant 10 semaines dans une telle proximité avec les membres de la tournée – au départ nos amis – a été un défi en soi ! Des mois plus tard, le deuxième ténor a admis honnêtement : « Cet été a poussé les amitiés jusqu’au point de rupture et a permis de voir de quoi elles étaient faites. »
Cependant, chaque soir, après 75 minutes de chants soigneusement répétés et de témoignages personnels inspirants, nous terminions le concert par un cantique vibrant dont les paroles reprenaient 2 Chroniques 7.14. Main dans la main, (sauf quand il fallait essuyer la sueur de nos fronts ou chasser les mouches tenaces), nous chantions avec passion, clarté, et en harmonie à quatre voix les résultats de l’humilité, de la recherche de la face de Dieu, et de la décision de se tourner vers lui dans l’obéissance : « … Je l’exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays ».
Mais à l’âge tendre de 20 ou 21 ans, nous savions si peu de choses sur l’humilité – ou sur la prière ! Notre monde brillait des mille feux de nos attentes. Nous envisagions, en effet, des carrières fulgurantes – médecine, enseignement, travail social, ministère pastoral… L’humilité nécessaire se trouvait à l’extérieur – chez le public, dans la congrégation sous la grande tente du camp-meeting, parmi les âmes difficiles au cœur dur, lesquelles entravaient, pensions-nous, le désir de Dieu de guérir son peuple et de le bénir. Nous chantions en tant qu’évangélistes une vérité que nous n’avions pas encore appris à vivre, car l’humilité n’est qu’occasionnellement une caractéristique des chrétiens sérieux dans la vingtaine.
Comme tant d’autres grâces, l’humilité et la prière sont des dons qui accompagnent une maturité croissante dans la vie spirituelle. Il faut avoir vécu un certain temps – probablement un temps pénible et douloureux– pour apprécier l’appel persistant de Dieu à nous humilier à la fois devant lui et entre nous ; à prier aussi bien dans le lieu secret qu’avec deux ou trois personnes qui se réunissent en son nom. Les conditions dans lesquelles Dieu se donne l’obligation d’entendre nos prières et de guérir notre communion fraternelle exigent de nous, comme le dit l’expression, « de nous dépasser ». Nous nous efforçons toujours de chanter les paroles honnêtes du vieux cantique des Shakers : « Nous n’aurons pas honte de nous incliner et de nous prosterner. »
Cette édition de Adventist World est une invitation aux mêmes habitudes spirituelles que celles que notre ensemble vocal en tournée chantait si allègrement il y a bien des années. La prière sans humilité n’est qu’un soliloque, un monologue pieux que Dieu peut entendre, mais auquel la dureté de cœur rend difficile toute réponse, même de sa part. L’humilité naît, est cultivée, élevée et approfondie lorsque nous nous joignons à d’autres croyants pour nous réclamer de la promesse constante du Sauveur : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. » (Mt 18.20)
Lorsque vous aurez lu l’édition de Adventist World de ce mois-ci, trouvez un ami – mieux encore, deux amis – et ensemble, demandez au Seigneur le pardon et la guérison dont son peuple du reste, en cet instant même, a tant besoin.