Par Ruth Gal.
« Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la Vie Eternelle ! » (Jean 3:16).
« Quand le Fils de l’Homme reviendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? (Luc 18:8).
« Si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux ! » (Matthieu 18:3).
Voilà qui nous ramène à l’interrogation de Nicodème, à qui Jésus dit : « Si un homme de naît de nouveau, il ne peut voir le royaume des cieux » (Jean 3:3) C’est le retour vers une double caractéristique de l’enfance : besoin vital de grandir, dans une absolue confiance ! Tel l’enfant nouveau-né, qui va capter tout ce qui permettra son développement humain, celui qui veut grandir en Esprit pour appartenir à Dieu va se nourrir de l’Esprit, au départ d’une nouvelle vie. Or cette démarche, innée sur le plan humain, ne l’est pas lorsqu’il s’agit du divin. Dieu seul peut accomplir en nous pareille transformation, dans la mesure où nous Le laissons agir. Et c’est là tout le problème ! Car ce qui ne nous est pas naturel demande à être motivé, sinon provoqué, par les circonstances et le besoin.
C’est là qu’interviennent les religions, aussi nombreuses que diverses, d’origine humaine et non divine. La première interrogation concerne la diversité des enseignements : qui croire ? Chacun affirmant haut et fort détenir la vérité, c’est sur les champs de batailles – en totale contradiction avec les principes de base – que de tous temps on tente de régler cette affaire, aux antipodes de la notion même de ce qu’est la Foi. Faut-il être surpris du refus de recherche spirituelle, face à tant d’actions donnant l’image d’un Dieu à l’opposé de la réalité ?
En fait, la question ne tracasse personne, tout reste en l’état, on est dans l’urgence et les soucis du quotidien. Qui aurait cru, au vu des perspectives d’un futur idéal promis pour le 21ème siècle, que moins de vingt ans plus tard le monde entier offrirait le spectacle actuel ? L’« évolution » est passée d’un rythme millénaire à la vitesse proportionnelle d’un éclair, mais elle s’est trompée de direction … Et c’est notre humanisme qui se dégrade de jour en jour, car la spiritualité ne fait partie ni de nos instincts ni de nos besoins. Tant que tout va pour le mieux, rien ne pousse à s’en préoccuper. Ne pas se compliquer la vie devient une règle d’or. Ce qui n’empêche pas de rechercher dans les sectes les réponses censées pouvoir répondre aux angoisses, et gérer un profond mal-être.
La solution existe pourtant, pour qui la cherche de façon sincère, persévérante et surtout personnelle. Problème : on confond la croyance, simple démarche intellectuelle, avec la Foi. Quelle que soit sa sincérité, elle est d’ordre cérébral. C’est l’œuvre de l’Esprit dans les cœurs qui les amène à la Foi, et non une conviction émanant du cerveau ou de nos sens : « Malgré tant de miracles qu’il (Jésus) avait faits en leur présence, ils (ses contemporains) ne croyaient pas en lui » (Jean 12:17) Les apôtres eux-mêmes, vivant aux côtés de Christ, croyaient « qu’il était sorti de Dieu » (Jean 16:30) mais n’avaient pas encore la Foi, et le ressentait, demandant à Jésus : « Seigneur, augmente-nous la Foi ! » (Luc 17:5) Cependant la croyance peut amener à chercher et comprendre, devenant ainsi un chemin menant vers la Foi. Laquelle est un don de Dieu :
« Il y a diversité de dons, et Dieu qui opère tout en tous (donne) la Foi » (1 Cor. 12:4-11).
Quelle est la définition de la Foi ? L’apôtre Paul nous l’indique :
« La Foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hébreux 11:1).
Elle n’est le résultat d’aucun effort de notre part, mais d’un désir sincère auquel Dieu répond. Nous n’en serons cependant pas automatiquement « coiffés » sur simple souhait. Elle est le fruit de notre conversion, et d’une fervente et persévérante supplique :
« C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la Foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Ephésiens 2:8).
« Sans la Foi, il est impossible de Lui être agréable » (Hébreux 11:6).
Pourquoi Dieu ne se manifeste-t-Il pas visiblement aux yeux des hommes ? Lui à qui rien n’est impossible, il Lui suffirait, l’espace d’une minute, de montrer à l’humanité entière sa gloire, sa puissance, l’armée céleste, les cieux décrits par l’Apocalypse…Qui pourrait ne pas être totalement convaincu ? Tout homme, devant un tel prodige vu par tous, ploierait les genoux, terrorisé, subjugué, émerveillé. Aucun mot ne pourrait d’ailleurs traduire ses sentiments, probablement dominés par une intense frayeur.
Est-ce que, pour autant, les coeurs vireraient du noir au blanc ? L’humanité serait piégée – dans la perception d’un univers immatériel – par des certitudes uniquement visuelles et auditives. Le comportement des individus changerait, certes, personne ne pouvant résister à une telle vision. Mais qu’en serait-il en profondeur ? Quelle serait la valeur d’une orientation spirituelle imposée par la force d’un phénomène s’adressant à nos sens ? C’est la raison pour laquelle Jésus demande fréquemment à ceux qu’il a guéris de ne rien divulguer. Et cela nous permet de comprendre la citation d’Esaïe 6 : 9, 10, reprise par le Christ :
« Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point ! Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point ! Car le cœur de ce peuple est devenu insensible. Ils ont endurci leurs oreilles et fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, qu’ils ne comprennent de leur cœur, qu’ils ne se convertissent et que Je les guérisse ! »
La conversion est le fruit d’un élan vers Dieu, la recherche de son amour, de son pardon. Cela passe par le coeur, les sentiments, la conscience de sa faiblesse humaine. C’est un besoin de lumière, de vérité, de trouver une vraie raison de vivre, autre chose que le bonheur terrestre fragile et aléatoire. Un besoin de changer de peau :
« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature … Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec Lui par Christ » (2 Corinthiens 5:17).
Rien de plus faux que ce proverbe disant : « Aide-toi et le ciel t’aidera ! » Quelle présomption de penser que nos faibles forces peuvent vaincre les pouvoirs du Malin et la puissance du doute ! Si nous tenons à gérer la moitié de nos problèmes, Dieu nous laissera libres de le faire, ne s’occupant que de l’autre moitié. Oublions-nous que tout nous vient de Lui : la vie, la santé, le salut ?
Plutôt que vouloir nous débrouiller seuls, faisons confiance à ses promesses :
« Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu, et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Matthieu 6:33).
Nous avons une bataille à gagner :
« Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » (Matthieu 11 : 12 ; Ephésiens 6:12).
Dieu attend de notre part une confiance totale :
« Mettez-moi à l’épreuve, et vous verrez si Je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si Je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance » (Malachie 3:10).
Si notre foi vacille, si nous chancelons, Il est là pour nous relever :
« L’Eternel soutient ceux qui tombent … Il ne permettra pas que ton pied chancelle »
(Psaume 145:14 ; 121:3).
C’est à travers les difficultés qu’elle se manifeste, se développe. Sans épreuves, nous demeurons statiques, et celui qui n’avance pas recule. Nous devons toujours aller de l’avant, évoluer, quel que soit le niveau de notre Foi. Dieu n’éprouve d’ailleurs jamais au-delà de nos forces :
« Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation Il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter » (1 Corinthiens 10 : 13).
Nous n’avons rien à craindre de l’Ennemi : notre Foi est une arme suffisante. Elle est le canal permettant le passage de l’Esprit. Mais parfois un obstacle peut empêcher la Toute Puissance divine d’agir en notre faveur. Des zones d’ombre font écran à notre relation avec Dieu, en empêchant l’effusion de son Esprit. Dans ce cas, nous devons découvrir les raisons de notre échec. Seule la prière peut débloquer la situation, car :
« La prière fervente du juste est d’une grande efficace … » (Jacques 5:16).
L’apôtre Paul nous indique de quelle manière nous pouvons combattre et vaincre l’Ennemi :
« Prenez toutes les armes de Dieu ! …Prenez par-dessus tout le bouclier de la Foi, avec lequel vous pourrez éteindre les traits enflammés du Malin » (Ephésiens 12:13, 16) Car :
« Ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais c’est par mon Esprit, dit l’Eternel » (Zacharie 4:6).
La Foi nous donne la vision de la Cité Céleste promise à tous les élus – but final de notre cheminement terrestre – mais elle n’est pas une fin en soi. Elle est le cordon ombilical qui nous relie au Père, pour nous permettre d’atteindre l’objectif de notre voyage ici-bas : obtenir le don par excellence, qui surpasse tous les autres car il est une émanation directe de Dieu : l’AMOUR ! (1 Corinthiens 13). Nous serons alors sur la même longueur d’onde que notre Sauveur, lorsqu’Il résume ce qu’Il attend de ses disciples :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22:37, 38).
Avec l’apôtre Paul nous pouvons nous exclamer :
« Oubliant ce qui est en arrière, et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ » (Philippiens 3:13, 14).