Cheryl Doss, Adventist World Avril 2020
La vision de la mission de Dieu est pour tous
Mission. Ce mot peut sembler plutôt ambigu du fait qu’on l’utilise à bien des sauces pour décrire toutes sortes d’activités. En entendant le mot mission, que vous vient-il à l’esprit ? Une mission vers Mars, une mission diplomatique, une mission militaire, ou le service missionnaire dans un pays étranger ? Quand je pense au mot mission, je pense à la mission d’amour de Dieu envers tous les habitants de la terre et envers ceux qui s’approprient cet objectif particulier.
Le petit groupe de croyants adventistes déçus et dispersés des années 1850 n’aurait pu devenir une Église mondiale sans avoir embrassé la mission d’amour de Dieu et sans avoir permis à cette vision de les rassembler dans une action commune pour atteindre leurs semblables. L’unité que l’on retrouve dans la vision et l’action de la mission unit toujours l’Église adventiste à travers différentes langues, cultures, ethnies, et nationalités, car le christianisme est né multiculturel et multilingue (Ac 2.7-11). De même qu’Actes 2 rapporte que les gens entendaient l’Évangile dans environ 15 langues différentes, l’Église adventiste est aujourd’hui active dans de nombreuses langues, et présente dans la plupart des 195 nations de la terre. Des missionnaires à plein temps de la Conférence générale, originaires d’environ 70 pays, servent actuellement dans 85 pays du monde. En outre, de nombreuses divisions mondiales envoient des missionnaires interculturels sur leurs territoires avec des ministères de soutien s’ajoutant à la main-d’œuvre. La mission adventiste s’effectue vraiment de partout à partout.
Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour apporter la bonne nouvelle du retour imminent de Jésus à tous les habitants de la terre. Environ 75 pour cent des adventistes habitent dans les Amériques et en Afrique au sud du Sahara, alors que plus de 75 pour cent de la population mondiale habite au Moyen-Orient/Afrique du Nord, en Europe, et en Asie, où l’on trouve moins de 25 pour cent d’adventistes (1). Dans ses dernières paroles à ses disciples, Jésus leur ordonna d’être ses témoins « à Jérusalem [auprès de leur propre peuple], dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1.8). Ce mandat missionnaire est toujours en vigueur pour chacun de nous aujourd’hui. Notre mission commence à la maison, dans nos familles, chez nos voisins, et souvent au sein de notre propre groupe linguistique. Mais les dernières paroles de Jésus nous rappellent que nous ne pouvons nous arrêter là. Nous avons également la responsabilité d’être ses témoins dans chaque culture, dans chaque langue, « jusqu’aux extrémités de la terre ».
Aujourd’hui, le mouvement de masse des peuples à travers les nations et les continents a apporté la mission interculturelle à nos propres portes. Chaque ville de chaque pays a, en effet, ses restaurants et ses quartiers ethniques, et souvent des groupes croissants de réfugiés et d’immigrants qui ont besoin, eux aussi, d’entendre le message de Dieu de la fin des temps. Trop souvent, de tels groupes sont invisibles, oubliés, ou considérés « trop difficiles » à atteindre. Cependant, si nous voulons réaliser la vision de la mission divine, laquelle consiste à amener les gens de partout dans une relation avec lui, nous devons trouver des moyens de partager son amour avec chacun d’entre eux. Nous devons être disposés à accepter notre diversité, à utiliser chaque don et talent, à essayer de nouvelles idées et méthodes, et à conjuguer nos efforts.
Souvent, les parties du monde où l’Église n’a pas connu une croissance rapide ont des cultures et des religions très différentes de celles des parties du monde où l’Église est solidement établie. Pour gagner à Christ des adhérents issus d’une autre religion du monde, il faut une compréhension profonde de leur culture et de leur vision du monde uniques. Cela implique généralement une méthode de travail très différente de celle que nous utilisons avec un chrétien d’une autre confession. Il faut aussi différentes façons de témoigner là où la sécularisation a engendré un désintérêt pour la religion. Nous ne pouvons espérer des résultats que si l’Évangile nous a vraiment transformés, que si nous nous investissons de façon authentique dans la vie de ceux que nous cherchons à atteindre. Dans la mission, comme dans bien d’autres domaines de la vie, voir, c’est croire. Par conséquent, le partage de l’Évangile doit se faire avec sensibilité, créativité, et intégrité parce qu’« un chrétien aimant et aimable est l’argument le plus puissant en faveur de la vérité » (2).
L’association à la mission de Dieu a le pouvoir de rassembler son Église au-delà des clivages culturels, linguistiques et ethniques par le témoignage auprès des gens de toutes origines, nationalités, et religions. Après avoir fait l’expérience de la mission d’amour de Dieu dans notre propre vie, nous désirerons partager son amour avec tous ceux que nous rencontrons. Qui que nous soyons, ou quelles que soient nos circonstances, Dieu a une mission pour chacun de nous – et elle n’est pas ambiguë du tout !
(1) Gordon Doss, Introduction to Adventist Mission, Berrien Springs, Mich., Séminaire adventiste de théologie, 2018, p. 280. Vous pouvez commander ce livre sur www.amazon.com.
(2) Ellen G. White, Manuscript Releases, Silver Spring, Md., Ellen G. White Estate, 1990, vol. 9, p. 129.
Cheryl Doss, titulaire d’un doctorat, a grandi en tant qu’enfant de missionnaire. Elle a passé 16 ans de sa vie en tant que missionnaire avec Gordon, son mari, au Malawi. Actuellement, elle est directrice de l’Institut de Mission mondiale de la Conférence générale.