L’adventiste face à l’alcool

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(Texte du 31 mars 2003 de la Commission d’éthique de l’UFB)

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Les fondateurs de l’Église adventiste du septième jour étaient presque tous des abstinents d’alcool. L’un d’entre eux, Joseph Bates (1792-1872), avait cessé de boire dix-huit ans avant de connaître et d’accepter les conceptions de William Miller. Il avait fondé l’une des premières associations de tempérance des États-Unis. Lorsque l’Église adventiste s’est organisée, les associations de tempérance s’étaient multipliées et leur influence avait gagné la plupart des groupes chrétiens. Les recommandations données par Ellen White sur une réforme nécessaire en matière de santé avaient encouragé le groupe fondateur adventiste à considérer l’abstinence d’alcool comme l’un des engagements normaux d’un chrétien adventiste. Cet engagement était plus radical que celui d’autres groupes, puisqu’il précisait que cette abstinence concernait aussi le vin et le cidre.

Ellen White, consciente des énormes dégâts provoqués par la consommation d’alcool dans la société de son époque, écrivait : « Le vin, le cidre et la bière intoxiquent aussi réellement que les boissons fortes. Leur usage fait naître le goût pour des alcools plus forts, et c’est ainsi que se contracte l’habitude de boire des liqueurs. L’usage modéré des boissons fermentées est l’école où se forment les ivrognes. » (Le Ministère de la guérison, p. 278.)

Pour expliquer l’origine de l’alcool elle écrivait encore : « Satan rassembla les anges déchus pour trouver le moyen de faire le plus grand tort possible à la famille humaine. Une proposition après l’autre fut présentée, jusqu’à ce que finalement Satan lui-même imaginât un plan. Il prendrait le fruit de la vigne, ainsi que le blé et d’autres produits donnés par Dieu comme aliments, les transformerait en poisons qui ruineraient les capacités physiques, mentales et morales de l’homme et soumettraient les sens de sorte que Satan ait le contrôle total. » (The Adventist Review and Sabbath Herald, 16 avril 1901.)

Cette prise de position historique n’a jamais suscité de débat houleux au sein de l’Église adventiste. Elle a été fortement encouragée parce qu’elle a amplement contribué à ce qu’on peut appeler l' »avantage adventiste » en matière de santé et de longévité. Elle est clairement énoncée dans la dernière version du texte des croyances fondamentales voté lors de l’assemblée mondiale de 1980 :

« Les boissons alcoolisées, le tabac et l’usage des drogues et des narcotiques étant préjudiciables à notre corps, nous devons également nous en abstenir. » (« Croyances fondamentales », article 21, Manuel d’Église, Dammarie-les-Lys, Éditions Vie et Santé, 1997, p.15.)

Les candidats au baptême doivent répondre affirmativement à cette question :

« Croyez-vous que votre corps est le temple du Saint-Esprit et que vous honorez Dieu en en prenant soin, en renonçant à l’usage de ce qui lui fait du tort, en vous abstenant de toute nourriture impure ou malsaine, en renonçant à consommer, fabriquer ou vendre des boissons alcoolisées ou du tabac, sous quelque forme que ce soit, en évitant de faire un mauvais usage des médicaments et en refusant de faire du trafic de narcotiques ou d’autres drogues ? » (Manuel d’Église, p.31.)

Les membres s’exposent à des mesures disciplinaires s’ils commettent des péchés graves dans la liste desquels figure « l’usage, la fabrication ou la vente de boissons alcoolisées » (Op. cit., p. 182).

Cette position n’a pas varié, comme le montre le vote du Conseil annuel de la Conférence générale pris en 1992 :

1. « L’Église adventiste du septième jour réaffirme sa position historique en faveur des principes de tempérance, confirme ses règlements et ses programmes qui soutiennent l’article 21 de ses « Croyances fondamentales », et appelle chacun de ses membres à affirmer et à vivre un engagement d’abstinence d’alcool, de tabac et d’usage irresponsable de drogues.

2. «Le Conseil annuel de 1992 appelle à un renouveau des principes de tempérance au sein de l’Église, et demande aux membres et aux organismes de l’Église de refuser les dons ou avantages de la part des industries de l’alcool et du tabac. »

Cependant, la réalité n’est pas tout à fait conforme à ces déclarations. Deux sondages ont été réalisés au cours des années 1988 et 1993 auprès d’adultes et de jeunes adventistes. Ils ont fait apparaître les problèmes qui existent concernant la compréhension et la pratique de l’abstinence d’alcool, de tabac et d’autres drogues. 9% des adventistes américains âgés de 44 à 65 ans consomment de l’alcool, 19% de ceux de 30 à 43 ans, et 27% de ceux de moins de 30 ans. Le département médical de la Conférence générale a alors rédigé, en juillet 1994, un document intitulé « Upholding abstinence » (« Prôner l’abstinence ») et la Conférence générale de l’Église adventiste a voté les recommandations suivantes en novembre 1994 :

a) « L’Église mondiale doit conserver l’abstinence comme l’une des croyances fondamentales de l’Église adventiste du septième jour, dans le but d’inverser les tendances destructives apparues dans les sondages de 1993.

b) « Chaque Division à travers le monde devra mettre en place une enquête et un projet à long terme pendant les cinq prochaines années, en se basant sur les objectifs stratégiques et les étapes soulignés dans le document Prôner l’abstinence. »

Voici la décision prise par la Division eurafricaine pour répondre à cette décision :

« La Division eurafricaine recommande … :

–  D’inclure dans le programme d’enseignement des candidats au baptême les principes essentiels concernant la santé et l’importance de l’abstinence.

–  D’inclure l’alcoolisme et les dépendances à l’égard des drogues dans l’enseignement de nos séminaires de théologie.

–  D’aborder les problèmes de dépendances à l’égard des drogues lors de conventions pastorales.

–  D’analyser les possibilités de faire participer les prédicateurs à un séminaire sur les problèmes de dépendance durant le prochain quinquennat.

–  D’aborder la problématique de la dépendance dans les camps de jeunesse.

–  De publier davantage d’articles au sujet de l’abstinence dans les revues d’Église.

– D’analyser la possibilité de traduire dans les langues respectives le livre Tempérance d’Ellen White.

– De demander à chaque Union de mettre en place des stratégies afin de promouvoir et de favoriser l’abstinence. »

Ces efforts ne semblent pas encore donner les résultats escomptés. En effet, une nouvelle enquête a été réalisée parmi les étudiants de l’Université adventiste Andrews dans le Michigan, USA, au cours de l’année universitaire 1999/2000. Elle a révélé que 46,5% des étudiants avaient consommé de l’alcool au moins une fois dans leur vie, que 8,2% l’avaient fait avant l’âge de 13 ans, que 7,5% avaient une consommation hebdomadaire régulière, et 0,4% une consommation quotidienne (voir G.L. Hopkins, D. McBride, K. Freier, T. Babikian, H. Helm, et M. Boward, « Substance use on a university campus where substance use in strictly prohibited », manuscrit proposé au Journal of Research on Christian Education). Le docteur Gary Hopkins, directeur du « Centre de recherche pour la prévention des toxicomanies » à l’Université Andrews, conclut :

« Si les Églises abstinentes veulent maintenir efficacement leur position sur l’usage des substances addictives, il pourrait être capital pour elles de réexaminer avec attention le fondement théologique ou de foi de cette position, d’en développer une explication claire et de la communiquer effectivement avec clarté à leur jeunesse. »(Idem)

C’est à cette tâche que la Commission d’éthique de l’Union franco-belge s’est attelée pour les jeunes de l’Église adventiste du septième jour de ses territoires.

Comme la Bible constitue le fondement de l’éthique adventiste, il convient de commencer par un exposé de ce que la Bible dit à propos de l’alcool.

L’alcool dans la Bible

1. Deux attitudes

Quand on examine les différents textes de la Bible où il est question de vin ou de boissons fermentées, on constate deux attitudes :

a) Ces boissons sont considérées comme bonnes, souhaitables et même comme symbolisant la bénédiction divine. Voir, par exemple, Gn 27.28, Ps 104.15, Es 65.8, Am 9.13-15.

b) Ces boissons sont dangereuses, l’expérience montre qu’elles peuvent faire perdre à l’homme ses capacités les plus nobles. Voir, par exemple, Pr 20.1, et en particulier la magnifique description de l’ébriété de Pr 23.29-35.

Cette dualité a conduit la majorité des commentateurs à penser que les boissons contenant de l’alcool sont bonnes si elles sont consommées avec modération, et deviennent dangereuses si la consommation augmente.

Elle a aussi conduit certains défenseurs de l’abstinence à considérer que ces deux catégories de textes concernaient des produits différents : la première, des produits sans alcool et la seconde, des produits alcoolisés. La bénédiction de Dieu ne pourrait être représentée que par des produits non fermentés, tandis que le danger viendrait exclusivement de ceux qui contiennent de l’alcool.

Cette distinction est-elle possible honnêtement ?

2. Le vocabulaire biblique

Pour désigner les différentes boissons tirées de la vigne, les auteurs bibliques utilisent des mots variés. Examinons ces mots un par un, en indiquant combien de fois ils sont utilisés dans la Bible, au moins une référence typique de leur signification et une traduction aussi proche que possible du sens original de chaque mot. Ce faisant, il faut se souvenir que l’étymologie n’est jamais suffisante pour déterminer le sens exact d’un mot, mais que le contexte de ses occurrences est déterminant.

a) En hébreu et en araméen (pour l’Ancien Testament)

yayin (143 fois), Gn 9.21 (alcoolisé), Es 16.10 (sans alcool) = ce qui est pressé

tirosh (38 fois), Os 4.11 = ce qui est doux

shekar (23 fois), Es 28.7 = boisson forte

chamar (8 fois), Dn 5.1,2,4,23 = sirop

asis (4 fois), JI 1.5;3.1 8 = pressé

sobé (3 fois), Na 1.10 = sucé

mések (5 fois), Pr 23.30 = mêlé

mimsak (3 fois), Pr 23.30 = mélangé

chomets (4 fois), Pr 10.26 = vinaigre

mishra (1 fois), Nb 6.3 = libéré

La lecture attentive de chacun des textes proposés pour l’usage de ces mots montre que tous, sauf tirosh et peut-être chamar (encore qu’il serait surprenant que les Babyloniens fassent une grande fête sans alcool !) peuvent désigner des boissons contenant de l’alcool et donc capables d’enivrer. Apparemment, seul tirosh semble strictement réservé à la désignation d’une boisson sans alcool. Ceci semble indiquer que les rédacteurs des textes de l’Ancien Testament ne sont pas d’abord préoccupés par la distinction entre boissons alcoolisées et boissons non alcoolisées.

b) En grec (pour le Nouveau Testament)

oinos (33 fois), Lc 1.15, 5.39, 7.33,37, Ep 5.18, 1 Tm 5.23 = vin

gleukos (1 fois), Ac 2.13 = vin doux

sikera (1 fois), Lc 1.15 = boisson forte

La lecture des textes cités permet de tirer la même conclusion que pour le vocabulaire de l’Ancien Testament. Même gleukos, qui, pourtant, désigne le vin nouveau, donc en principe non fermenté, est utilisé dans un contexte tel qu’il est vraiment très difficile, voire impossible, de dire que ce mot ne servirait qu’à désigner une boisson sans alcool. (S. Bacchiocchi prétend que les disciples de Jésus avaient la réputation d’être des abstinents et donc de ne consommer que du vin nouveau avant fermentation, et que la moquerie voudrait dire : Même avec du vin sans alcool, ces hommes arrivent à se mettre dans un état qui ressemble à l’ivresse ! Pour accepter une telle interprétation, il faudrait réussir à prouver que les disciples de Jésus étaient des abstinents, ce qui est pratiquement impossible sur le plan historique.)

3. La fabrication a) La culture

La vigne est l’un des produits agricoles de base en terre d’Israël. Elle est souvent associée à la culture de l’olivier et du figuier. Mais elle est mentionnée beaucoup plus souvent que ces deux autres (dans l’Ancien Testament : 93 fois pour la vigne, 38 fois pour l’olivier et 39 fois pour le figuier). Le climat convient parfaitement à cette culture. Voir, par exemple, le magnifique chant de la vigne d’Esaïe 5.

b) La pression

Une partie du vocabulaire, la plus fréquemment utilisée, vient de la racine qui veut dire presser (yayin, asis, oinos). Les textes bibliques parlent de pressoir, de cuve, de fouler aux pieds. L’archéologie a retrouvé de telles installations. La boisson évoquée est donc obtenue par écrasement du fruit.

c) La fermentation et la conservation de vin alcoolisé

C’est un phénomène naturel de transformation du sucre, mais qui n’est pas facile à maîtriser pour obtenir une boisson satisfaisante : ni trop acide, ni moisie, ni fétide. Pour cela, les anciens connaissaient différentes méthodes qui sont décrites en détail par Caton, écrivain latin (234-149 avant notre ère), dans son traité sur l’agriculture (De agri cultura, chapitre 23). Il donne les dosages nécessaires pour l’adjonction de sel, ou de poussière de marbre, ou de résine, et décrit les démarches à suivre. Il est quasiment certain que les anciens Israélites pratiquaient des techniques comparables pour obtenir des vins alcoolisés au goût satisfaisant. Car de nombreux textes bibliques montrent qu’il y avait une consommation de vin alcoolisé chez les Israélites.

d) La conservation de vin non fermenté

1. La cuisson

Le vocabulaire (chamar) semble indiquer que certaines boissons étaient le résultat d’une cuisson. Il semble même que l’on faisait des sirops si denses qu’on ne les utilisait pas pour les boire après dilution avec de l’eau, mais comme du miel pour sucrer d’autres préparations culinaires.

Il est possible que le mot miel (debash) de Gn 43.11, Ez 27.17, etc. désigne un sirop de raisin utilisé comme du miel. Ainsi l’expression célèbre désignant la terre promise comme pays où coulent le lait et le miel pourrait bien signifier « pays propice à l’élevage et à la culture de la vigne ».

La Mishna (collection des traditions orales du judaïsme rassemblées par rabbi Yehouda le Prince, 135-217 de notre ère), précise que les Juifs avaient l’habitude de consommer des vins cuits, mais qu’ils ne faisaient pas bouillir le vin destiné aux libations rituelles parce que cela l’épaississait. Pour consommer le vin cuit, ils le mélangeaient avec de l’eau, et rabbi Yehouda disait que cela l’améliorait (Terumôt 100.11).

2. Le filtrage

L’écrivain et naturaliste latin Pline l’Ancien (23-79) explique qu’on pouvait dépouiller le vin de sa force par filtrage, parce qu’on peut ainsi enlever du jus de raisin les substances qui provoquent la fermentation (Histoire naturelle, 23,24).

L’historien grec Plutarque (46-125) affirme que « le vin est vieilli ou réduit en force quand il est fréquemment filtré. La force ainsi exclue, le vin n’enflamme pas le cerveau, ni n’infeste l’esprit et les passions, et devient beaucoup plus agréable à boire. » (Symposia, 8,5.)

Es 25.6 semble faire allusion à cette même conception avec l’expression vins vieux décantés.

Jésus a prononcé des paroles bien connues à propos du vin vieux et du vin nouveau (Lc 5.39). Les goûts semblent avoir toujours eu une prédilection pour les vins vieux. Mais il n’est pas certain que l’expression vin vieux désigne la même chose aujourd’hui qu’à l’époque de Jésus.

3. Le bouchage et la mise au frais

Les auteurs romains Caton (234-149 avant notre ère) et Columelle (1er siècle de notre ère) proposent de conserver du vin doux toute l’année en le mettant dans une jarre fermée avec un bouchon de liège scellé avec de la poix pour le rendre imperméable, et de placer la jarre dans une citerne d’eau froide au moins 30 à 40 jours.

D’après les fouilles faites à Gabaon par l’archéologue américain James B. Pritchard, les anciens Israélites devaient connaître cette technique et utilisaient une épaisseur d’huile d’olive au-dessus du vin ou du jus de raisin pour en éviter l’oxydation (Gibeon : Where the Sun stood still, Princeton, 1962, p.90-98).

4. La fumigation

Les Romains faisaient fumer du dioxyde de soufre juste avant de boucher une jarre de jus de raisin pour en empêcher la fermentation.

Cette technique devait être connue par les anciens Israélites puisque la Mishna interdit l’usage de vin enfumé pour les offrandes (Menahôt, 8,6).

5. La distillation

La présence de termes désignant des boissons fortes (shekar, sikera) oblige à se poser la question de la distillation. Il semble que cette pratique n’était pas connue des auteurs bibliques. Cela veut dire que les boissons les plus fortes ne pouvaient pas excéder 16°, le taux maximum possible par fermentation naturelle.

e) Conclusion

Il faut donc conclure que les Israélites de l’Antiquité étaient capables de faire et de conserver du jus de raisin sans alcool comme de faire et de conserver des vins alcoolisés de qualité. Et s’ils le faisaient, c’était pour consommer ces produits et pour les commercialiser. Il faut aussi retenir que les boissons alcoolisées qu’ils fabriquaient et consommaient n’étaient jamais très fortes comparées à celles qui sont fabriquées aujourd’hui, et que le goût des populations tendait plutôt vers des boissons douces.

4. L’éthique biblique face à l’alcool

Les Israélites ont été des consommateurs de boissons tirées de la vigne, certaines alcoolisées, d’autres pas. Les textes bibliques l’attestent. Leurs vignobles avaient une bonne réputation dans l’antiquité. Certains des effets de l’alcool étaient connus et sont évoqués dans les textes.

a) Les excès

Les excès d’alcool sont nettement condamnés : Il y en avait au sein du peuple comme des cours royales, chez les Israélites comme chez les peuples voisins. Cet excès peut conduire à la perte du bons sens et donc à des actes de profanation, à des comportements impudiques (Gn 9.20-29, 19.30-38, Jb 1.4,13,18, Qo [Ec] 2.3). Il est l’un des signes auxquels on peut reconnaître un voyou ou un rebelle (Dt 21.18-21). Les prophètes condamnent les beuveries (voir Amos 2.8, Es 22.13, 28.7,8) et l’utilisation de l’alcool pour profiter de l’ivresse de ceux à qui on le fait boire (2 S 11.13, 13.28, Amos 2.12).

Jésus oppose le bon serviteur prêt à accueillir son maître à son retour au mauvais serviteur qui mange et boit avec les ivrognes (Mt 24.48,49).

L’apôtre Paul condamne lui aussi l’ivrognerie parce qu’elle est mauvaise (Rm 13.13, Ga 5.21, Ep 5.18) et parce qu’elle ne favorise pas de bonnes relations avec Dieu (Rm 14.21, 1 Co 5.11, 6.10, 11.21).

b) L’abstinence

Des cas d’abstinence volontaire sont signalés et semblent correspondre à un désir de spiritualité plus forte, de pureté rituelle et à un esprit de prière (Dt 29.5,6, 1 S 1.13-16, Dn 1.8-16).

c) La prohibition

Quelques situations correspondent à des cas de prohibition où c’est Dieu qui interdit la consommation à certaines personnes ou dans certaines circonstances : pour les prêtres en service (Le 10.9-11), pour ceux qui font voeu de nazir (Nb 6.3,4,20), pour la mère de Samson (Jg 13.7,14), pour la famille des Récabites (Jr 35) et pour Jean-Baptiste (Lc 1.15). Ces prohibitions sont parfois justifiées par leur impact sur le discernement entre le sacré et le profane et sur la capacité d’enseignement. Elles le sont toujours par la consécration spéciale des personnes concernées.

d) Les conseils de tempérance

Le livre des Proverbes, reflet de la sagesse humaine en Israël, oppose la consommation de vin à la sagesse (20.1), montre que le buveur va vers la misère (21.17, 23.21), que l’alcool risque de pervertir les facultés de jugement et de direction nécessaires à l’exercice de la royauté (31.4,5), et fournit une description remarquable de l’ébriété accompagnée d’une forte mise en garde (23.29-35).

Jésus n’a donné aucun ordre ni aucun interdit, pas même un conseil ou une recommandation concernant la consommation d’alcool.

L’apôtre Paul, lui, recommande que les diacres ne soient pas adonnés au vin (1 Tm 3.8) ni les femmes âgées (Tt 2.3). À plusieurs reprises, il encourage ses lecteurs ou certaines catégories d’entre eux à la sobriété et à la tempérance (1 Th 5.6,8, 1 Tm 3.2,11, 2 Tm 4.5, Tt 2.2). L’apôtre Pierre fait de même (1 Pi 1.13, 4.7, 5.8, 2 Pi 1.6). On ne peut pas dire avec certitude si les termes qu’ils emploient concernent la modération ou l’abstinence totale.

Ellen White affirmait : «Nulle part la Bible ne sanctionne l’usage de vin fermenté. » (Le Ministère de la guérison, p. 279).

5. Quelques textes ou situations particulières

a) Les noces de Cana

Le vin que Jésus a donné était-il alcoolisé ? Le texte biblique ne se préoccupe pas du tout de cette question, et ne permet donc pas d’y répondre. Le texte insiste sur l’abondance (600 litres environ) et sur la qualité (Jn 2.10). Par ces expressions, il met en évidence la qualité du ministère messianique de Jésus. Voir en particulier la conclusion (v.11) où il est question de signes, de gloire et de foi.

Le verbe traduit dans certaines versions par enivré (v.10) veut simplement dire « boire beaucoup ». Il est donc abusif de dire que les convives étaient déjà ivres quand Jésus a transformé l’eau en vin.

Ce n’est que par un raisonnement extérieur au texte que certains commentateurs peuvent dire que jamais le Fils de Dieu n’aurait donné à des hommes un produit qui aurait pu leur nuire. C’est ce que fait avec beaucoup de conviction et de sagesse Ellen White (Jésus-Christ, chapitre « Au repas de noces », p.132,133 de l’édition de 1992).

b) La Pâque et la cène

Jésus a institué la cène à l’occasion de la fête juive de la Pâque. Le vin utilisé était-il alcoolisé ? Aucun des Évangiles n’utilise le mot « vin » (oinos) dans les récits de la cène. Ils utilisent le mot coupe, ce qui ne permet pas au lecteur de savoir avec précision la nature exacte de la boisson que ce récipient contenait. Les trois synoptiques mettent dans la bouche de Jésus l’expression fruit de la vigne (Mt 26.29, Mc 14.25, Lc 22.18) lorsque, après ce partage de la coupe, il dit qu’il ne boira plus du fruit de la vigne avant d’en boire à nouveau dans le Royaume de Dieu. Cette expression peut désigner le vin, comme produit liquide habituel tiré du raisin, ou le jus fraîchement exprimé du fruit pressé lui-même.

La Mishna indique que pour la Pâque, les Juifs avaient l’habitude d’utiliser du vin coupé d’eau sans préciser si ce vin était ou non alcoolisé.

La législation mosaïque de la fête des pains sans levain exigeait que tout levain disparaisse des maisons pendant les huit jours de cette fête. Cette absence de ferment s’appliquait-elle aussi aux boissons ? Peut-on dire qu’un vin alcoolisé contient encore un ferment lorsque sa fermentation est achevée ? Nous n’avons pas les moyens de répondre à ces questions.

Il existe aujourd’hui des vins pour la Pâque certifiés « casher » par différents rabbins. Certains sont alcoolisés, d’autres ne le sont pas. Était-ce le cas à l’époque de Jésus ? Là encore, il est impossible de répondre.

c) Jésus buveur

L’Évangile de Luc ajoute deux phrases à la comparaison entre Jean-Baptiste et Jésus (Lc 7.33,34). Dans la première, il est affirmé que Jean ne mange pas de pain et ne boit pas de vin. Dans la seconde, il est précisé que Jésus mange et boit et qu’il est accusé d’être un glouton et un ivrogne. Quel crédit faut-il accorder à cette critique portée contre Jésus par ses opposants ? Jean est perçu comme un ascète, Jésus ne l’est pas. Cela veut-il dire que Jésus buvait du vin, voire qu’il en buvait excessivement ? Là encore, nous n’avons aucun moyen de répondre à ces questions.

d) La recommandation de Paul à Timothée

Dans 1 Tm 5.23, Paul recommande à Timothée de boire un peu de vin à cause de ses maux d’estomac. Logiquement, cela veut dire que Timothée n’avait pas l’habitude de boire du vin, sinon Paul n’aurait pas à le lui recommander. La raison de cette recommandation est de type médical. Ce conseil est-il approprié médicalement ? Peut-être dans l’état des connaissances disponibles pour Paul. En tout cas, il ne s’agit pas d’un principe universellement applicable par tous, mais plutôt d’un conseil adapté à une situation particulière.

6. Conclusion

Il est impossible de dire que la Bible enseigne que tous les croyants doivent être abstinents de toute boisson alcoolisée.

Mais il est impossible de dire que la Bible ne met pas en garde contre les dangers de l’alcool. C’est la raison pour laquelle les Juifs n’ont jamais prôné l’abstinence totale de boissons alcoolisées. Il en est de même pour la grande majorité des chrétiens qui prennent la Bible au sérieux : Ils ne considèrent pas l’abstinence comme une obligation pour eux.

Les textes de la Bible ne contiennent pas de déclarations suffisantes par elles- mêmes pour soutenir efficacement la position de l’Église adventiste du septième jour. Cela ne veut pas dire que le sujet ne puisse être éclairé par d’autres sources complémentaires comme l’expérience de l’Église, les dons de l’Esprit et les acquis des diverses disciplines scientifiques.

Quels fondements pour l’abstinence adventiste ?

1. Éléments d’histoire des religions

Beaucoup de religions anciennes et plus récentes ont produit des textes qui exaltent les vertus de produits psychotropes comme moyens d’entrer en contact avec la divinité ou d’intensifier ce contact. On ne trouve aucun texte de ce genre dans la Bible ni au sein du christianisme.

Les observateurs ont remarqué que, sans prôner l’abstinence, le judaïsme a toujours été un bon protecteur pour la grande majorité de ses adeptes contre les dangers de l’alcoolisme. Cela se vérifie encore aujourd’hui dans les milieux orthodoxes juifs. Cette particularité a toujours intrigué les chercheurs. Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ce phénomène. La plus crédible semble celle du docteur Gérard Weidling, attaché aux Hôpitaux de Strasbourg (Alcool et Religion, Université d’été du CNDCA, Nice 25-29 juin 1984, p.81-88). Ce médecin, après une étude détaillée du sujet, estime que la consommation d’alcool en milieu juif religieux débute tôt dans la vie de l’individu, qu’elle est bien limitée dans un cadre religieux et festif familial, et donc qu’elle ne correspond pas du tout à une recherche des effets de l’alcool. Ces facteurs expliqueraient le très faible taux d’alcoolisme au sein de la communauté juive pratiquante.

Curieusement, l’alcoolisme s’est développé assez facilement dans les milieux chrétiens, y compris parmi le clergé. L’une des rares raisons qui permettent d’expliquer ce phénomène est cette compréhension habituelle que la Bible enseigne la modération.

2. Éléments de sciences biologiques et médicales

Ces sciences ont montré très clairement que l’alcool n’avait que des effets négatifs sur l’organisme humain et sur son état de santé1. Les effets nocifs de l’alcool se manifestent sur l’ensemble de l’organisme humain : système nerveux, système cardio-vasculaire, système digestif, etc. Les boissons alcoolisées ne contiennent pas que de l’alcool et peuvent avoir des effets bienfaisants grâce à leurs autres composants, mais ces effets sont toujours accompagnés des effets nocifs de l’alcool qu’elles contiennent.

L’alcool est un produit psychotrope. Son action sur le système nerveux provoque un mécanisme comparable à celui entraîné par toutes les autres drogues : besoin de répéter la prise, besoin d’augmenter la dose, symptômes de sevrages. C’est ce qui explique qu’un certain nombre de consommateurs deviennent alcoolos dépendants.

Les humains sont inégaux devant l’alcool. Tous sont victimes d’effets immédiats, comme le ralentissement des réflexes. Mais tous n’atteignent pas l’état d’alcoolo dépendance avec les mêmes quantités d’alcool et au bout du même temps de consommation. Il est donc impossible de prédire qui, parmi les consommateurs, modérés d’après eux, sera un jour victime des terribles dégâts que l’alcool peut faire. Il est impossible de définir un seuil de consommation en deçà duquel on resterait en sécurité et au delà duquel on deviendrait alcoolique (voir les travaux des docteurs B. Hillemand, Entretiens de Bichat 1981, et H. Emblad, OMS 1994). Nous sommes inégaux devant le risque alcool. Une consommation sans grand risque pour l’un peut être absolument destructive pour un autre. La sécurité absolue se trouve uniquement dans la consommation zéro.

3. Éléments de réflexion théologique

La théologie chrétienne est une réflexion de l’homme sur Dieu et sur ce que Dieu attend de l’homme.

1. La seule exception semble concerner une faible consommation de vin (deux à trois verres par jour) qui pourrait avoir des effets bénéfiques face aux affections cardio-vasculaires. Mais ces effets ne sont pas dus à la molécule éthanol, mais au complexe représenté par l’ensemble des autres composantes du vin. Voir Jean-Paul Broustet, Vin, boissons alcooliques et régime méditerranéen, in Le Concours médical, tome 124-23 (15 juin 2002), p. 1591-1596.

Avant tout, il est important de se rappeler que, dans la foi chrétienne, le règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson ; il est justice, paix et joie dans l’Esprit saint (Rm 14.17). Le sujet que nous traitons ne doit donc pas être classé parmi les priorités théologiques.

Il est donc important pour le chrétien de se poser la question : Comment boire pour la gloire de Dieu ?

Cependant, la foi chrétienne n’est pas une affaire purement spirituelle, elle englobe toutes les dimensions de la personne humaine, y compris sa dimension physique. Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu (1 Co 10.31).

a) Maîtrise de soi

C’est l’un des aspects du fruit de l’Esprit que Dieu veut produire dans la vie du chrétien (Ga 5.22,23). Tout ce qui facilite le développement de cette maîtrise doit contribuer à glorifier Dieu et doit donc avoir priorité sur tout ce qui la menace.

Il n’y a aucune hésitation à affirmer que l’alcool est un risque pour la maîtrise de soi. Il est évident qu’une personne qui ne consomme que rarement de l’alcool et uniquement des boissons à faible titrage (cidre doux, par exemple titrant à 2 ou 3°) court des risques nettement moindres que celle qui consomme régulièrement des boissons plus fortes. Il faut rappeler ici que la distillation permet aujourd’hui de fabriquer des boissons atteignant plus de 60° d’alcool, c’est-à-dire contenant 60% d’alcool pur).

b) Amour du prochain

L’essentiel de la dimension éthique de la foi chrétienne est l’amour du prochain.

Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés (Jn 15.12). À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres (Jn l3.35). Tout ce qui peut nous rendre plus aimables, plus serviables, plus efficaces dans notre engagement pour le bien des autres doit contribuer à glorifier Dieu et donc être choisi en priorité sur tout ce qui menace cet amour.

Les effets désinhibiteurs de l’alcool facilitent pour plusieurs la socialisation, mais aussi l’augmentation de la consommation et, avec elle, l’augmentation du risque d’alcoolo dépendance. Une personne dépendante à l’égard de l’alcool est nettement moins apte à rendre un service efficace à ses proches et aux autres personnes avec lesquelles elle entre en contact. Mais, avant même d’être dépendante, une personne, dont certaines fonctions physiologiques sont altérées par l’alcool, est moins forte pour relever les défis du service du prochain.

c) La responsabilité d’un membre du sacerdoce universel

Les chrétiens issus de la Réforme s’appuient sur des textes comme 1 Pi 2.4-10, Ap 1.6, 5.10, 20.6, 22.5, pour affirmer que tous les croyants sont appelés à exercer un ministère comparable à celui des prêtres et des rois. Il est intéressant de remarquer que la loi de Moïse exigeait que les prêtres en service s’abstiennent de toute boisson contenant de l’alcool (Lv 10.8-11). Quant à la sagesse de l’ancien Israël bâtie sur l’expérience humaine, elle affirmait que l’alcool ne convenait pas pour un roi responsable (Pr 31.4-7).

d) Le soin de son corps

L’apôtre Paul enseigne aux Corinthiens que le corps du croyant est comparable au Temple de Dieu. Dieu y réside par son Esprit. Le croyant a donc la responsabilité d’entretenir ce corps et de le maintenir dans le meilleur état possible. La consommation d’alcool ne contribue en aucune façon à l’entretien de ce corps.

Ces trois premières raisons sont parfaitement acceptables par n’importe quel chrétien. C’est pourquoi l’on trouve, au sein de toutes les Églises, des abstinents convaincus. Mais ces raisons sont considérées comme insuffisantes pour l’abstinence totale par la majorité des chrétiens, qui prônent plutôt la modération.

Mais les adventistes ont une raison supplémentaire qui leur est spécifique.

e) La mission prophétique

L’Église adventiste n’a pas la prétention de rassembler actuellement tous les authentiques chrétiens. Elle existe parce qu’elle se sent investie d’une mission particulière pour un temps particulier. Cette mission consiste à transmettre à tous les habitants de la terre le dernier message d’appel au salut avant le retour du Christ qui mettra fin à l’histoire des misères humaines.

Comme toutes les personnes prêtes à vouer leur vie à une mission particulière, les adventistes peuvent faire le choix de l’abstinence. La famille des Récabites avait choisi volontairement, entre autres, de s’abstenir de vin (Jr 35).

Les voux de consécration passagère ou permanente (nazir) dans l’ancien Israël (Nb 6.1-21) étaient définis par une loi prohibant l’usage de tout produit de la vigne (v.3,4 : Ce nazir s’abstiendra de vin et de boissons alcoolisées, il ne boira ni vinaigre de vin, ni vinaigre d’alcool, il ne boira aucune sorte de jus de raisin et ne mangera ni raisins frais ni raisins secs. Pendant tout le temps de son naziréat, il ne mangera d’aucun produit fait avec le fruit de la vigne, ni avec les pépins, ni avec la peau.) L’ordre des mots semble bien indiquer que l’objectif premier de cette prohibition est de protéger la personne consacrée contre l’alcool, comme si la consommation de produits dérivés de la vigne ne contenant pas l’alcool risquait d’entraîner une consommation d’alcool.

La mission confiée par Dieu à Jean-Baptiste pour préparer la première venue du Messie impliquait l’engagement de l’abstinence à vie (Lc 1.15). Pourquoi le peuple adventiste, qui a pour mission de préparer la seconde venue du Messie, ne pourrait-il pas souhaiter, de son plein gré, se placer dans cette lignée de consécration totale ?

Il y a des précédents qui montrent que c’est un défi possible à relever (les Récabites). Il y en a d’autres qui montrent que ce type d’abstinence correspond à la volonté de Dieu (naziréat) qui n’est jamais capricieuse. L’objectif de Dieu a toujours été de donner des consignes de vie qui soient pour le bien de ses représentants humains et de ceux vers lesquels il les envoie. C’est donc aussi un privilège qui limite les risques du piège alcool pour soi-même et pour les autres.

4. Éléments sociologiques

Mais il y a aussi une nécessité pour notre époque et, en tout cas, pour nos pays. Aujourd’hui, les estimations de la proportion des personnes qui souffrent directement ou indirectement des méfaits de l’alcool oscillent entre 1 habitant sur 10 et 1 sur 5, ce qui représente, rien que pour la France, entre 6 et 12 millions de personnes (voir François De Closets, La France et ses mensonges, Paris, Denoël, 1977, qui estime que 20% de la population française est victime de l’alcool). 43% de la population adulte des États-Unis sont confrontés à un problème d’alcoolisme dans leur famille. 40% de la population de la Russie ont des problèmes de santé dus à l’alcool.

Nous savons que, pour les personnes qui risquent de se laisser prendre au piège de l’alcool, le témoignage d’une population abstinente volontaire et heureuse de l’être est un repère « prophétique » important.

Nous savons aussi que, pour les malades alcooliques, l’abstinence est indispensable à leur survie. La moindre consommation peut faire replonger celles qui, après un chemin difficile, sont parvenues à reconquérir leur liberté. Pour ces personnes-là, la présence d’une population abstinente volontairement et heureuse de l’être est un facteur important de motivation et d’encouragement à persévérer. En effet, l’abstinence des alcooliques guéris (comme on les appelle parfois) leur est imposée. Elle leur donne l’impression d’être marginalisés dans une société majoritairement ou totalement consommatrice. Il est donc important qu’elles trouvent d’autres abstinents heureux à côté d’elles pour acquérir le sentiment d’être des personnes normales.

Enfin, il semble que, plus le pourcentage de non consommateurs est important dans une société donnée, moins il y a de personnes de cette société qui deviennent alcooliques. En étant abstinents, nous contribuons à permettre à d’autres personnes d’éviter un terrible malheur.

N’est-ce pas là un aspect stimulant de la vocation du peuple adventiste ?

Conclusion
Nous devrions être heureux et fiers d’appartenir volontairement à une Église chrétienne qui demande à ses membres d’être abstinents. En demandant cela, elle ne peut s’appuyer sur un ordre biblique explicite applicable à tous les chrétiens de tous les temps, et encore moins en faire une question de salut. En demandant cela de ses membres, elle n’outrepasse pas non plus les exigences éthiques données par la Bible, en particulier si elle en fait une affaire de mission prophétique face à une population qui souffre.

La grâce de Dieu … nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux désirs de ce monde, pour que nous vivions dans le temps présent avec réserve, justice et piété en attendant la bienheureuse espérance… (Tt 2.11-13).

Bernard Sauvagnat et la Commission d’éthique de l’UFB Le 31.03.03

NB : La version de la Bible utilisée est celle de la TOB.


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