Par Anne Fargusson | Adventist Review
Dante Alighieri (1265-1321) était un poète, prosateur, théoricien littéraire, philosophe moral et penseur politique italien. L’une de ses œuvres les plus célèbres concerne les sept péchés capitaux. Il s’agit des péchés suivants : l’orgueil, l’envie, la colère, la gourmandise, la paresse, la luxure et l’avarice. Ce qui est commun aux sept péchés, c’est qu’ils surgissent si naturellement et si fréquemment chez les êtres humains. Ils facilitent la commission des pires actes humains. La plupart des gens aujourd’hui attesteraient du fait que tous ces péchés sont affligeants — même ceux qui n’adhèrent à aucune pratique religieuse. Les sept péchés capitaux n’ont pas de fondement biblique clair et pourtant ils ont du mérite. Même Galates 5 fait référence à ces types de péchés comme à des « actes de la chair ».
Mais Dieu a une perspective différente. Il entre dans le vif du sujet. Il explique comment le péché a commencé et, mettant en évidence un aspect de Dieu que nous devons mieux comprendre, comment il ressent le péché. Puisque nos pensées ne sont pas les pensées de Dieu (Ésaïe 55:8), examinons la description que Dieu fait des sept péchés capitaux dans Proverbes 6:16-19, suivie d’un bref commentaire et d’autres réflexions*.
« Regard hautain » — regarder les autres de haut.
« Une langue mensongère » — dire quelque chose qui est carrément faux ou dissimuler la vérité.
« Des mains qui ont versé du sang innocent » — condamnant toute personne irréprochable.
« Un cœur qui conçoit de mauvais plans » — avoir l’intention de nuire à quelqu’un et avoir des intentions malveillantes.
« Des pieds prompts à se précipiter dans le mal » – mettant en évidence ceux qui provoquent la fin de la paix.
« Un faux témoin qui répand des mensonges » — donner délibérément et à plusieurs reprises un faux témoignage.
« Une personne qui suscite des conflits au sein de la communauté », c’est-à-dire qui suscite une ambiance ou une situation particulière qui entraîne la désapprobation.
Cette liste est quelque peu différente de celle de Dante. C’est un véritable cas de juxtaposition. Comme nous l’avons déjà noté dans 1 Samuel 16:7, les gens peuvent avoir une belle apparence extérieure, mais Dieu regarde le cœur et reconnaît notre véritable condition.
La douleur de Dieu
En y regardant de plus près, je crois que Dieu a inclus cette liste parce qu’il veut que nous sachions que ces attitudes et ces actions le blessent lorsqu’il voit des humains les manifester. Chaque fois que Dieu est confronté à ces péchés, il se souvient de l’ampleur de la douleur et de la destruction causées par Satan — au ciel et sur terre.
Nous avons tous connu des personnes qui « prennent l’église en otage », exigeant ce qu’elles veulent, que ce soit par la parole ou par le porte-monnaie. Voici l’exemple d’une église qui avait de sérieux problèmes avec le ministère des enfants. Parfois, le responsable junior ne se présentait même pas le sabbat matin. Un plan d’action a été proposé au conseil pour résoudre le problème, et il a été approuvé. L’ancien principal était à bord, et après quelques semaines, l’église s’est réjouie de la plus grande participation à l’école du sabbat des enfants dont on pouvait se souvenir. Un jour de sabbat, quelqu’un s’est mis en colère pour quelque chose qui semblait minuscule, mais le responsable était prêt à discuter de la plainte. Au lieu de cela, la personne a contacté l’aîné principal et, cédant à la pression exercée, l’aîné s’est rendu au domicile du leader. La première chose qu’il a demandée est si le responsable avait prié, car cela ne serait pas arrivé s’il y avait eu suffisamment de prière. Le ministère des enfants dans cette église s’est presque complètement arrêté. C’est un exemple d’attiser les conflits jusqu’à la disparition de l’église et cela correspond à la liste des péchés décrits dans Proverbes 6:16-19.
Lâcher prise ou s’exprimer ?
La question suivante est la suivante : comment devons-nous réagir face à des collègues de travail, des membres de l’église et des familles difficiles lorsqu’ils présentent ces caractéristiques ? Comment Dieu a-t-il traité Satan ? Comme il le fait pour nous, Dieu a laissé Satan prouver son point de vue pendant un certain temps. Il lui a également donné le choix, et Satan a été très influent. « Sa queue balaya du ciel un tiers des départs et le projeta sur la terre », note Apocalypse 12:4. Satan a été précipité sur la terre, avec de nombreux anges à sa suite (verset 9). Depuis lors, le diable nous pose de gros problèmes.
Nous devons être conscients des manigances des personnes difficiles — non pas pour les juger, mais pour être astucieux. On nous demande d’être longanimes et patients, mais nous devons prier et demander à Dieu de nous montrer quand il est temps de laisser partir ces personnes. Oui, laissez-les partir !
Pourquoi nous adressons-nous aux personnes arrogantes et dominatrices avec indifférence, en leur disant « Oh, c’est juste John ou Jane » ? Nous ne devrions jamais permettre à quiconque de détruire nos églises et le peuple de Dieu. Dans une autre église, il y avait un gentil monsieur qui était agréable mais qui avait un gros problème de harcèlement sexuel. Il parlait aux femmes, les prenait dans ses bras, les touchait de manière inappropriée et faisait des commentaires déplacés, comme « J’aime toutes les femmes ; elles sont belles à regarder. » Cela mettait plusieurs femmes, dont moi, mal à l’aise, mais lorsque le problème a été porté à la connaissance du personnel de l’église, leur réponse a été la suivante : « Il est inoffensif ; c’est juste John. » Personne ne voulait faire de vagues jusqu’à ce qu’un visiteur soit abordé de cette manière et ne revienne jamais.
Récapitulatif
Alors que Satan voudrait que nous nous concentrions sur le comportement extérieur et que nous soyons occupés à dresser des listes comme celle de Dante, Dieu se concentre sur ce qui est le plus important — le cœur du problème. Nous sommes appelés à donner l’exemple de l’amour patient de Dieu — comme cela a été démontré même dans le cas de Satan — mais il y aura un moment où nous devrons lâcher prise afin de protéger les personnes vulnérables. Par-dessus tout, nous ferions bien de nous rappeler le conseil de Paul aux Galates : « Ainsi donc, dans la mesure où nous en avons l’occasion, faisons du bien à tous, surtout à ceux qui appartiennent à la famille des croyants » (Gal. 6 h 10).
Anne Fargusson est une infirmière à la retraite et une épouse de pasteur qui vit à Sacramento, en Californie.