Par Jeanette Bryson, PhD, Chair, Département Éducation, Washington Adventist University et aumônière à Georgetown University Hospital / Stewardship GC
Quand notre vie touche l’alarme de Code bleu, nous avons besoin que Jésus nous aide à voir les choses comme elles sont et non comme nous sommes. — Adapté d’une citation d’Anis Anin.
Dans le milieu hospitalier, quand un patient perd la capacité de respirer, un code bleu est appelé. Immédiatement, médecins, infirmières, et techniciens de divers départements de l’hôpital se précipitent au chevet du patient. L’aumônier arrive et se tient doucement avec les membres de la famille alors que le patient manque d’air et que les préposés aux soins administrent le RCP et toute intervention nécessaire pour ressusciter le coeur. L’unique et seul désir du patient est de respirer, de vivre. Alors que le patient subit les tentatives pour le ramener à la vie qui s’éclipse, le système entier de la personne doit recommencer à respirer ou c’est fini.
J’ai suivi une première formation en aumônerie d’octobre 2018 à avril 2019. J’avais tant à apprendre : quand écouter, quand prier, quand prendre la famille à part, et quand se concentrer sur le patient. Le décès des bien-aimés et l’affliction de ceux présents, et même le sentiment de perte parmi le personnel hospitalier, restent en moi.
Notre didactique sur la mort et les mourants a changé ma perspective, non seulement sur la façon d’aider les patients et leurs familles, mais aussi sur comment vivre ma propre vie. La simulation impliquait les sept internes de notre groupe. Chacun de nous a reçu neuf morceaux de papier. Nous avons écrit un item sur chaque morceau de papier, ce qui a permis à chacun de nous d’écrire trois noms, trois rêves, et trois items matériels. On nous a ensuite menés dans un processus de 45 minutes. Il a résulté en un diagnostic qui nous a conduits au point du code. Alors que nous approchions de notre mort simulée, chaque rapport de l’équipe médicale signifiait que nous devions perdre un des neuf : soit un item matériel, soit un rêve, soit une personne. Pour six d’entre nous, le papier final compor tait un nom. Alors que nous ne nous concentrions que sur le fait de rester en vie, on nous a demandé d’imaginer ce que comporterait notre propre obituaire.
Même si ce n’était qu’une simulation, se concentrer hors des choses matérielles, des gens, et des rêves, nous a permis de penser à notre personnalité intérieure et à nous contenter de respirer et de rester en vie. Se concentrer au-delà de tout Jésus a quitté le ciel et tout ce que cela représentait pour lui. L’histoire de la vie de Jésus sur terre peut se trouver dans les Écritures : l’histoire d’amour, de souffrance, de tristesse, de grâce, et de joie. Jésus accepta le plan du Seigneur pour Sa vie, et Il était satisfait. Alors qu’Il était sur terre, Il se concentra sur Sa mission pour sauver les autres. Il était satisfait (content) car Il avait fait ce qu’il fallait, et finalement, Il est mort sur la croix pour nous.
Ainsi nos vies sont pleines des mêmes composants d’amour, de souffrance, de tristesse, de grâce, et de joie. Si nous venons simplement à Jésus, Il sera avec nous. Quand nous ne nous concentrons pas sur nos désirs et Le cherchons, nous pouvons faire l’expérience du contentement et en fin de compte celle de la plénitude. Ceci résulte en une unicité qui nous aide à accepter notre mission de Le représenter et d’apprécier la vie et les dons reçus. À ce point, notre qualité de vie s’améliore.
Une des histoires les plus dramatiques de la Bible concernant la façon de se concentrer et de chercher seulement à apprendre de Jésus qui améliore la qualité de vie, se trouve dans Luc 13:10-22.
L’histoire nous parle d’une femme avec une bosse. Un type de maladie appelée kyphosis, aussi connue comme le dos voûté, ou courbé, est un état où la colonne vertébrale dans le haut du dos a une courbe excessive. Le haut du dos, ou la partie thoracique de la colonne vertébrale, est supposé avoir une légère courbe naturelle.
La femme âgée vint écouter Jésus. L’histoire ne nous dit pas si elle est venue pour être guérie. Sans doute, elle avait souffert plusieurs années, se demandant pourquoi elle devait être dans cet état, supportant les moqueries, l’incapacité à lever les yeux, et à être constamment une outsider. Au moment où elle vint voir Jésus, elle était simplement contente de se joindre à ceux qui s’étaient rassemblés pour Le voir, même si elle ne pouvait regarder que le sol et écouter. Il semble que Jésus sentait sa présence. Il la vit. Il l’appela fille d’Abraham. Il dit : « Femme, tu es délivrée de ton infirmité » (Luc 13:12). Traduit, cela signifie, « Fils/fille, tu es libre. ».
Un pas vers notre plénitude
On nous invite à venir à Dieu—en étant satisfaits de qui nous sommes, où nous sommes, et de ce qu’Il nous a donné et Il se révèlera Lui-même. Nous pourrons nous débarrasser de tout sauf du besoin d’entendre Jésus, comme la femme au dos courbé et le patient qui ne recherche que l’air.
Nous pouvons ainsi changer au mieux la qualité de nos vies. L’Organisation mondiale de la Santé ainsi définit la qualité de la vie : la perception qu’a l’individu de sa position dans la vie dans le contexte des systèmes de culture et de valeurs. Contexte dans lequel il vit et en relation avec ses objectifs, ses critères et ses préoccupations. C’est un large concept touché de manière complexe par la santé physique, l’état psychologique, les croyances, les relations sociales de la personne et ses relations avec les principales caractéristiques de son environnement.
Dans son livre Let Your Life Speak Parker Palmer explique comment le fait de se concentrer sur nous résulte en « insécurité au sujet de l’identité et la valeur » et limite notre qualité de vie. Se concentrer sur Jésus nous donne la perspicacité pour voir que nous possédons non seulement ce dont nous avons besoin pour une vie abondante physique, psychologique, personnelle, et sociale, mais plus encore à partager.
La qualité de vie s’améliore quand nous reconnaissons nos forces et faiblesses et nous concentrons sur Jésus. Nous avons peut-être besoin d’ajuster nos pensées pour que notre qualité de vie croisse à son potentiel le plus élevé. Nous voulons peut-être ressembler à Jésus dans l’histoire du bon Samaritain, mais nous pouvons mieux servir quand nous nous concentrons sur ces personnes que Dieu amène dans notre sphère d’influence. L’aubergiste a vécu cette situation (Luc 10:30-36).
Dieu ne change pas notre situation ; à la place, Il nous y accompagne. Il n’éteignit pas le feu pour les trois jeunes hébreux et ne déplaça pas non plus les lions quand on jeta Daniel dans la fosse, mais Il était présent avec eux.
Jésus marcha sur la terre et autorisa ce que nous appellerions interruption après interruption ; et puis les quarante derniers jours menant à la croix, Il alla seul pour que nous n’ayons pas à marcher seuls. Si nous nous contentons de venir à Lui, Il sera avec nous. Il nous voit tout comme Il a vu la femme au dos courbé.
Si vous vivez l’expérience du code bleu et avez besoin d’une acceptation holistique de ce que vous êtes pour Dieu, alors priez ainsi :
Seigneur, nous venons humblement Te chercher, nous avons besoin de T’entendre, nous voulons sentir Ta présence, et chose plus importante, nous avons besoin d’accepter Ton don de Jésus. S’il Te plait, viens au secours de notre incrédulité, aide-nous à accepter Ta promesse de ne jamais nous laisser ou nous abandonner. Au nom de Jésus, amen.
Que nous puissions faire l’expérience du coeur de l’aubergiste en aidant les autres au nom de Jésus et utiliser sagement et de façon altruiste nos vies, nos corps, nos talents, notre temps, et nos trésors. Si nous agissons ainsi, alors la qualité de nos vies continuera à croître de manière exponentielle et en qualité !!
1 Tous les textes bibliques en français sont tirés de la version Segond 21
2 Extrait le 12/05/19 de https://www.who.int/healthinfo/survey/whoqolqualityoflife/ en/.
3 P. J. Palmer, Let your life speak: Listening for the voice of vocation (San Francisco, Calif.: Jossey-Bass, 2000), pp 85, 86. (Laissez parler votre vie:Écouter la voix de la vocation
4 E. O. Abbey, Return Unto Me: Wholistic Stewardship Training Manual (Tamale, Ghana: North Ghana Mission of Seventh-day Adventists, 2003), p. 16. (Retournez à Moi: Manuel de Formation d’une Gestion Holistique)