De qui est-ce donc le combat ?

Méditations spirituelles 22/07/2020

Daniel Bruneau, Adventist Review Ministries. Atlanta, Géorgie, États-Unis / Adventist World

Là, devant moi, le médecin spécialiste discute d’un autre plan de traitement, car le premier traitement a échoué. Il décrit un nouveau plan d’attaque pour faire la lumière sur les nombreuses causes inconnues des problèmes de santé que j’ai combattus ces deux dernières années. Mais ce n’est pas ce que nous voulons entendre ! Déterminé, mais avec un regard plein de douceur, il m’expose avec confiance le nouveau plan. De l’avis général, ce médecin a un comportement impeccable au chevet des malades – un langage tacite qui lui est propre et que j’imite inconsciemment.

Alors qu’il quitte la pièce et nous dirige vers les bureaux administratifs pour qu’on me fixe un nouveau rendez-vous, je ne peux cacher mon décourage- ment. La peur s’est glissée dans mon cœur. Ça fait deux ans que je me porte mal – et nous n’avons toujours pas trouvé de réponses. Instinctivement, ma femme me serre la main et me dit de prendre le prochain rendez-vous – un encouragement serein de sa part à aller de l’avant.

UNE RENCONTRE ÉTONNANTE

Désireux d’en finir avec cette prise de rendez-vous, je me précipite vers une chaise vacante le long de la rangée de bureaux administratifs. Alors que je m’asseye, une femme derrière le bureau me sourit et commence à s’enquérir des meilleures dates pour ma prochaine visite. Tandis qu’elle consulte le calendrier sur son ordinateur, je remarque une petite Bible, à droite de son espace de travail.

Oubliant la discussion sur les dates, je l’interroge sur cette Bible, en précisant qu’il est réconfortant de la voir sur son bureau. Elle sourit de nouveau, puis s’arrête et sort une carte de rendez-vous de dessous les papiers de son bureau. Elle me dit qu’elle a apporté sa Bible au travail parce qu’elle écrit une carte à son fils, lequel suit un programme de désintoxication. Mais elle n’a pas encore trouvé le verset qu’elle a en tête. Elle croit qu’il se trouve dans le Nouveau Testament. Juste au moment où elle s’apprête à décrire l’idée de ce texte, je laisse échapper impulsivement : « C’est Philippiens 4.19 ! “Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ.” Est-ce ce verset que vous cherchez ? »

Tout à coup, je sens mon cœur battre la chamade. D’où cette pensée m’est-elle venue ? La femme me regarde, abasourdie – un regard que je n’oublierai jamais. « Oui, c’est bien ça ! Comment l’avez-vous su ? » répond-elle doucement. Des larmes roulent sur son visage. Je sens les miennes me montrer aux yeux. Nous savons tous deux que ce n’est pas une coïncidence  – Dieu vient de nous parler d’une façon très spéciale.

À ce moment précis, je sens la bénédiction divine à travers une paix palpable qui s’empare de mon cœur et de mon esprit. La peur de l’inconnu a disparu. Oh, il y a toujours ce nouveau plan de traitement dans lequel il faut bien que je me lance, mais je sais main- tenant que le fardeau de cette bataille ne repose pas sur mes épaules.

UNE PUISSANTE PROMESSE

La peur de l’inconnu peut être paralysante. Josaphat, l’un des bons rois de Juda, le savait aussi. Les forces conjointes de Moab, d’Ammon et d’Édom rassemblèrent leurs armées sur la rive orientale de la mer Morte, prêtes à attaquer. Les Écritures nous disent que Josaphat était effrayé (2 Ch 20.3). En réponse à cette frayeur, il se tourna vers Dieu, et dans une prière empreinte d’émotion et de hardiesse, réclama les promesses passées de Dieu de conduire son peuple en sécurité (v. 5-12).

Et il ne pria pas en vain ! Dieu entendit son appel à l’aide angoissé et lui répondit par Jachaziel, un Lévite ordinaire (1). Par la bouche de celui-ci, il fit une promesse à Josaphat et à son peuple qui ferait taire leurs craintes : « Ne craignez point et ne vous effrayez point devant cette multitude nombreuse, car ce ne sera pas vous qui combattrez, ce sera Dieu. » (v. 15)

Dieu dit à son peuple « Ne craignez point » avant de déclarer que la bataille elle-même – celle qu’ils redoutaient le plus – n’était pas vraiment la leur. Notez que Dieu ne dit pas que son peuple n’aurait pas à affronter l’ennemi. Josaphat devait encore rencontrer les armées alliées ; mais ce qui était crucial, c’est qu’Israël n’aurait pas à livrer bataille. Dieu prit avec amour la partie la plus pénible de l’expérience – la bataille – et la porta directement sur ses propres épaules.

UN DIEU QUI COMBAT POUR NOUS

Les Écritures reprennent cette promesse avec force. Il n’existe sans doute pas d’articulation plus puissante de cette promesse que lors de l’épisode où les Israélites tentèrent de fuir l’étouffante répression de la tyrannie égyptienne. Au son trop familier des chars déchaînés des guerriers les plus féroces de l’Égypte qui les poursuivaient avec ardeur, leur rythme cardiaque s’accéléra. Lorsqu’ils se rendirent compte que le chemin devant eux était bloqué par la mer Rouge, les premiers instants de leur libération leur semblèrent bien fugaces. Et leur terreur s’accrut encore. Ils étaient pris au piège ! Moïse, cependant, ne fut pas ébranlé. Il se leva, et dans un cri de ralliement extraordinaire, il exhorta les Israélites à ne pas avoir peur, car « l’Éternel combattra pour vous » (Ex. 14.14).

La promesse de Dieu, donnée par l’intermédiaire de Moïse aux Israélites pendant l’Exode, n’est pas différente de celle que Dieu donna au roi Josaphat. Dieu porterait le fardeau de la bataille. C’est une promesse que nous pouvons réclamer avec confiance dans notre propre vie aujourd’hui.

Mais il y a quelque chose de profondément personnel dans la façon dont Moïse articula cette promesse. Relisez attentivement ces mots :

« L’Éternel combattra pour vous ». Cette déclaration illustre un choix. Notre Père céleste choisit de combattre pour nous. Nous avons là un puissant aperçu de son caractère et de son amour indéniable pour nous. Dieu est prêt à tout pour combattre pour nous. La croix en est la meilleure preuve.

Laissons cette pensée nous imprégner pendant un moment. Dans notre marche avec Dieu, rien ne nous rassure davantage que de savoir que le Créateur est prêt à mener toute bataille nécessaire pour nous ramener à son cœur.

Par conséquent, quelle que soit notre frayeur, quelle que soit la bataille que nous essayons de livrer seuls, nous sommes invités à réclamer la promesse selon laquelle le fardeau de la bataille ne nous appartient pas, car Dieu combat pour nous. Ellen White l’a magnifiquement exprimé : « Ne soyez pas troublée. Jésus vous aime. Il veillera sur vous et vous bénira. Vous ne pouvez plus participer activement à un combat agressif, mais vous pouvez laisser Jésus le livrer à votre place (2). »


(1) Curieusement, Jachaziel signifie « Dieu voit ». Son nom est déjà porteur d’une promesse.

(2) Ellen G. White, Levez vos yeux en haut, p. 327.