Par Conrad Vine | Revue Dialogue, 2021, numéro 33-3, p. 17-19
Le salut est le thème principal de la Parole de Dieu. Celle-ci révèle les actions de Dieu en notre faveur, et montre aussi que ses actions sont le reflet de son caractère et de son amour pour les êtres déchus et les êtres célestes.
Prendre des décisions est souvent un processus complexe. « Être ou ne pas être ? » Voici comment Shakespeare évoquait cette complexité. Parfois, nous avons le sentiment qu’il est facile de prendre de grandes décisions, mais plus difficile de faire des choix pourtant moins importants. Il arrive que nous soyons tracassés pendant des semaines au sujet d’une décision relativement insignifiante, alors que nous n’hésitons pas à prendre des décisions majeures comme le choix d’une maison. De plus, prendre une décision n’est pas toujours une démarche rationnelle. Certains facteurs entrent en jeu dans le processus de décision : nos émotions, nos désirs, l’opinion de nos amis et de nos semblables, la publicité, les influences sociales, etc.
Une fois que nous avons pris une décision, il arrive souvent que nous y repensions. Était-ce un choix judicieux ? Aurais-je pu prendre une meilleure décision ? Devais-je prendre cette décision si vite ? Ai-je été imprudent ? Une fois la décision prise, nous sommes obligés de vivre avec les conséquences de notre choix, même si nous sommes tracassés par une arrière-pensée.
LA PLUS GRANDE DÉCISION JAMAIS PRISE
Il y a une décision prise il y a très longtemps qui n’a jamais été remise en question. Cette décision était définitive. Il s’agit d’une décision prise par Dieu lui-même. Elle est décrite dans Genèse 2.7 : « Le Seigneur Dieu façonna l’homme de la poussière de la terre ; il insuffla dans ses narines un souffle de vie, et l’homme devint un être vivant1. » Selon Colossiens 1.16 et Jean 1.3, le Christ lui-même était le Créateur. Et après avoir créé l’homme à partir de la poussière du sol, Jésus s’est penché pour insuffler dans ce corps sans vie le « souffle de vie ».
À quoi Jésus a-t-il pensé à ce moment-là ? Les mains de cet être vivant allaient être capables d’actes de grande bonté. Ses pieds pourraient parcourir de longues distances pour servir les autres. Il pourrait utiliser sa langue pour chanter les louanges de Dieu. Ses oreilles pourraient être ouvertes aux incitations du Saint-Esprit. Son cœur pourrait se délecter de la loi de Dieu. Mais un jour les pieds de l’homme allaient donner des coups, ses mains tueraient, les yeux convoiteraient, sa langue mentirait. Sa volonté étoufferait la voix de sa conscience, son cerveau se délecterait de ce qui est mauvais, son cœur de chair deviendrait un cœur de pierre. Et ce n’est pas tout… Un jour, ses pieds donneraient des coups au Créateur, ses mains l’écraseraient, sa langue appellerait à le crucifier. Ses yeux le regarderaient avec haine, ses oreilles seraient fermées à son offre de miséricorde, son cœur serait dur comme la pierre et insensible à ses supplications.
Pourtant, Jésus a bel et bien assumé son humanité dans le processus d’incarnation. Il a habité un corps humain semblable à celui qu’il avait créé et, un jour, son corps a reposé sans vie dans un tombeau de pierre.
Jésus a pris la décision la plus difficile et la plus cruciale de tous les temps. L’apôtre Jean écrit : « À ceci nous connaissons l’amour : c’est que lui s’est défait de sa vie pour nous. » (1 Jean 3.16) Et également : « Personne n’a de plus grand amour que celui qui se défait de sa vie pour ses amis. » (Jean 15.13).
LES CONSÉQUENCES DE LA CRÉATION
Cette décision de donner le souffle de vie telle qu’elle est décrite au début du livre de la Genèse a encore de profondes conséquences pour nous aujourd’hui, car tout comme Jésus a pris sur lui la responsabilité de nous créer, il a également décidé de nous recréer et d’accorder le salut à tous ceux qui l’acceptent comme leur Sauveur.
Le salut est le thème principal de la Parole de Dieu. Elle révèle les actions de Dieu en notre faveur, et montre aussi que ses actions sont le reflet de son caractère et de son amour pour les êtres déchus et les êtres célestes. En ce qui concerne le plan de salut, l’apôtre Paul déclare : « Nous énonçons la sagesse de Dieu, mys- térieuse et cachée, celle que Dieu a destinée d’avance, depuis toujours, à notre gloire. » (1 Corinthiens 2.7)
Et de quoi Dieu sauve-t-il l’humanité ? Du péché qui affecte tous les êtres humains. C’est le problème essentiel de l’humanité, et il conduit à la mort éternelle. Pour comprendre la nature du salut, nous devons tout d’abord comprendre le problème du péché. Dans un article sur le salut, le théologien adventiste Ivan Blazen2 nous aide à comprendre le péché et ce qui peut nous en sauver.
LE PÉCHÉ EN ACTION
Selon Blazen, c’est par ce que nous faisons que se manifeste le péché. Dieu dit dans Ésaïe 64.6 que « tout ce que nous faisons pour la justice est comme un vêtement souillé ». Dans Romains 3.9 à 18, l’apôtre Paul évoque l’universalité du problème du péché avant de conclure : « Tous, en effet, ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. »
Quel est le remède au péché ? Les paroles prononcées par Pierre à la Pentecôte soulignent quelle est la seule issue au péché : « Changez radicalement ; que chacun de vous reçoive le baptême au nom de Jésus-Christ pour le pardon de ses péchés, et vous recevrez le don de l’Esprit saint. » (Actes 2.38) L’apôtre Paul dit ceci : « Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don de la grâce, le don de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ, notre Seigneur. » (Romains 6.23) Dieu nous invite, nous qui sommes pécheurs, à nous repentir, à confesser nos péchés, à nous faire baptiser et à recevoir le pardon de Dieu pour nos péchés, lui qui nous délivre de notre fardeau de culpabilité. Les théologiens appellent cela l’expérience de la justification – le fait d’être déclaré juste par Dieu – non pas grâce à ce que nous sommes, mais grâce à ce que Jésus est et à ce qu’il a fait pour nous au Calvaire.
LE PÉCHÉ, SIGNE DE DÉCHÉANCE
Pourtant, le péché est plus que de mauvaises actions. Il peut s’exprimer en paroles et en actes, mais il commence dans le cœur et ses mauvais penchants. Le péché s’apparente à une perversion du cœur, de la volonté et de la nature morale d’une personne. Nous sommes impurs en raison de nos péchés. Nous sommes comme le littoral pollué après une marée noire – il ne peut se nettoyer tout seul. Quelqu’un doit intervenir et nettoyer tout ce qui est sale, car sinon le littoral pollué meurt lentement. Ce qui a été dit de l’humanité avant le déluge concerne chaque génération, soulignant la nature universelle du péché et ce qui en résulte : « Le Seigneur vit que le mal des humains était grand sur la terre, et que leur cœur ne concevait jamais que des pensées mauvaises. » (Genèse 6.5)
LE REMÈDE AU PÉCHÉ
Quel est donc le remède au péché ? Confesser ses péchés et se repentir ne suffit pas. Nous avons besoin d’un cœur nouveau et d’un esprit intègre. David le souligne dans un psaume bien connu où il exprime son repentir (Psaumes 51.10), et Dieu a promis de nous donner cela dans le cadre de l’expérience de la nouvelle alliance (Ezéchiel 36.26). Nous sommes invités à faire l’expérience de la conversion du cœur, de la régénération et de la sanctification, et notre volonté doit être chaque jour plus conforme à celle de Dieu pour nous. Dans nos prières, nous devons demander à Dieu de faire en sorte que sa volonté soit faite dans notre vie comme elle l’est dans le ciel. Nous devons également rechercher la sainteté. Voici ce que Dieu lui-même attend de ceux qui désirent suivre le chemin menant au salut : « Vous serez saints, car, moi, je suis saint. » (1 Pierre 1.16)
L’EMPRISE DU PÉCHÉ
Plus encore, lorsque nous comprenons que le péché est bien plus que de simples actions et qu’un signe de déchéance, nous prenons conscience qu’il exerce sur nous une véritable emprise et qu’il s’agit d’une puissance qui nous asservit. Les chapitres 5 à 8 de l’épître aux Romains soulignent que les actions mauvaises sont le fait naturel de pécheurs déchus vivant sous le pouvoir despotique de Satan. En raison de l’emprise qu’il exerce sur nous, le péché est décrit comme un roi ou un seigneur exerçant sa domination jusqu’à la mort (Romains 5.12-15, 21). Nous sommes asservis au péché (Jean 8.34 ; Romains 6.6,16) qui nous mène à la mort (6.23).
Quel est donc le remède au péché ? Se confesser, se repentir et même avoir un cœur nouveau ne suffit pas. Nous devons mourir au péché et à notre vie de péché, et mener une vie nouvelle en Jésus, notre Seigneur et Sauveur. Lorsque nous l’acceptons comme Seigneur, nous ne sommes plus sous la domination du péché (Romains 6). C’est en nous plaçant sous la domination du Christ que nous pouvons être libérés de l’esclavage du péché.
CONCLUSION
Devant Dieu, nous sommes tous pécheurs : « Tous, en effet, ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. » (Romains 3.23) Ainsi, nous avons tous besoin du salut qui ne peut venir que de lui seul. Nous ne pouvons faire l’expérience du salut que si nous acceptons Jésus comme notre Sauveur et si nous entrons dans une relation d’alliance avec Dieu. Si nous voulons être pardonnés et réconciliés avec Dieu, nous devons nous tourner vers Jésus, le trouver et croire en lui.
En cherchant Dieu, en le trouvant et en plaçant notre foi en lui, nous lui demandons de nous donner un esprit nouveau, de remplacer notre cœur de pierre par un cœur de chair qui aspire à faire sa volonté. Nous entrons dans l’expérience de la « nouvelle alliance » telle qu’elle est décrite par Jérémie :
« Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai sur leur cœur ; je serai leur Dieu, et eux, ils seront mon peuple. […] Car tous me connaîtront, depuis le plus petit d’entre eux jusqu’au plus grand – déclaration du Seigneur. Je pardonnerai leur faute, je ne me souviendrai plus de leur péché. » (Jérémie 31:33, 35).
Conrad Vine, diplômé de l’université de Newbold, en Angleterre, et de l’université d’Andrews, dans le Michigan, aux États-Unis, est président de Adventist Frontier Missions (http://www.afmonline.org). Pour le contacter : cvine@afmonline.org.
NOTES ET RÉFÉRENCES
- Tous les textes bibliques sont tirés de la Nouvelle Bible Segond.
- I. T. Blazen, “Salvation”, Handbook of Seventh-day Adventist Theology, Raoul Dederen, ed. (Hagerstown, Md.: Review and Herald, 2000), p. 271-313.