Auteure : Beersheba Jacob est coordinatrice des ressources humaines et assistante auprès du vice-président à l’Institut d’enseignement supérieur Lowry Memorial, à Bangalore, en Inde. Elle est l’épouse d’Andrew Jacob | Adventist World, février 2022
Quelle est votre définition du succès ? »
Cette question, je la pose à plusieurs reprises en 2021. Voici quelques-unes des réponses que me donnent des ados et des jeunes adultes : « Le succès, c’est atteindre ses objectifs. » « Le succès, c’est devenir célèbre et riche. » « Le succès, c’est vivre ses rêves. »
Après avoir entendu leurs définitions du succès, j’y vais d’une seconde question : « À quoi ressemble le succès ? » et leur montre une série de photos. Sur la première, on aperçoit Neeraj Chopra, un Indien qui a raflé l’or au lancer du javelot aux Jeux olympiques de Tokyo de 2020. Médaille d’or au cou, il rayonne de joie ! L’Inde a été très fière de son athlète. « Est-ce que le succès ressemble à ça ? » Des mains se lèvent, des têtes hochent, des sourires s’esquissent, et j’entends un puissant « Oui ! » Oh oui, le succès, c’est à ça que ça ressemble !
La photo suivante est celle d’Albert Einstein – l’un des plus grands physiciens de tous les temps. Nous étudions encore aujourd’hui sa théorie de la relativité et de la mécanique quantique à l’école. Cependant, cette photo ne suscite qu’une faible réaction. Quelques-uns seulement trouvent qu’Einstein fait figure de succès.
Sur la troisième photo, il y a des piles d’argent et une vedette. Des mains se lèvent – beaucoup de mains. Ces jeunes pensent que devenir riche et célèbre porte la marque du succès. Sur l’une des dernières photos figure Pichai Sundararajan, également connu sous le nom de Sundar Pichai,
PDG d’Alphabet, société mère de Google. Sa vie de travail acharné et ses réalisations ont de quoi inspirer.
Plus tard, je pose la question « Quelle est votre définition du succès ? » à mes étudiants en première année de soins infirmiers à l’Institut adventiste d’enseignement supérieur Lowry, puis à ma classe de l’École du sabbat, laquelle se compose principalement d’étudiants universitaires, et enfin à un groupe d’ados et de jeunes adultes à un camp de jeunes. Je reçois un large éventail de réponses. En voici quelques-unes qui me frappent : « Je veux être riche au point de ne pas avoir à regarder le prix sur l’étiquette. » « Je veux être si célèbre qu’il sera inutile qu’on me présente ! » « Je veux construire une maison pour ma famille. » « Je veux ouvrir une résidence pour aînés. » Une étudiante partage son plan étalé sur 10 ans – elle prévoit travailler au Royaume-Uni en tant qu’infirmière pour ensuite investir ses économies dans des terrains et dans l’immobilier.
Ainsi, le succès n’a pas la même signification pour tout le monde ! Pour certains, c’est cocher les éléments de leur liste de choses à faire ; pour d’autres, c’est être heureux ; pour d’autres encore, c’est vivre en paix et avoir une vie bien rangée. Après avoir entendu leurs différentes réponses, je demande aux jeunes adultes de se diviser en groupes et de tracer visuellement leur histoire de succès. Je leur demande d’inclure tous les éléments qui feront partie de cette entreprise.
Une fois leur croquis terminé, je leur pose une autre question : « Et Dieu ? Où est Dieu dans tout ça ? » Silence.
Ce silence m’incite à me demander quelle est ma propre définition du succès, et si Dieu est impliqué dans tous ces détails de ma vie. Parfois, nous sommes pris par nos routines. Nous sommes absorbés par nos check-lists à un point tel que passons à côté de ce qui est important et irremplaçable. Notre définition du succès en dit long sur notre identité et notre objectif. Elle reflète qui nous pensons être, ce à quoi nous nous identifions, ce pour quoi nous souhaitons être connus, et ce pour quoi nous pensons être ici.
Permettez-moi donc de vous demander encore une fois : « Quelle est votre définition du succès ? »