Bill Knott / Adventist World Mars 2020
« L’amour de soi est le plus grand des flatteurs(*). »
Nos vertus, plus que nos vices, exigent le témoignage et la confirmation de personnes à l’extérieur de nous-mêmes. Grâce à l’œuvre du Saint-Esprit, nous pouvons sentir que nous avons transgressé l’exigence divine qu’est l’honnêteté profonde. Peut-être avons-nous dit une bonne part de la vérité, ou presque toute la vérité – ou seulement la partie qui garde notre réputation intacte. Selon la façon dont notre conscience a été formée, cependant, nous pouvons encore nous décerner le prix – à tort – de la vertu de « l’honnêteté » en raison d’une habitude familière : la vanité.
Mais pour que l’on me qualifie d’« honnête », il faut une communauté de personnes au-delà de ma personne qui témoignent d’une valeur et d’un objectif que nous partageons tous. Mon « honnêteté » est, ultimement, le consensus d’un groupe de gens qui attachent de la valeur à la transparence – de ceux qui ont observé mon comportement au fil du temps, et dont l’esprit a été modelé par la loi de Dieu. Le comportement « éthique » n’est donc pas une étiquette que je peux me coller moi-même.
Il nous faut une communauté de croyance – un groupe réuni de ceux qui prient pour comprendre la volonté et les principes de Dieu – pour saisir pleinement ce que signifie agir conformément à l’éthique dans notre vie privée et publique. Les habitudes d’intégrité et d’action pour le bien des autres sont des comportements observables au sein d’une congrégation où chacun est tenu, avec douceur et grâce, responsable. Les autres croyants m’aident à voir ce qui pourrait autrement m’échapper. Ils m’aident à apprécier l’exigence suprême de Dieu, alors même qu’ils m’aident à comprendre son pardon quand je ne satisfais pas à cette exigence.
Cette disposition à être conseillé par la conscience collective du peuple de Dieu est une qualité dont ont particulièrement besoin ceux à qui nous demandons de nous diriger. Leurs décisions déterminent fréquemment la santé spirituelle et le bien-être actuels de nombreuses congrégations locales. Leurs actes deviennent aussi un modèle pour les futurs dirigeants qui leur emboîteront le pas à partir de ce dont ils sont témoins.
Appartenir à une Église pour qui le comportement éthique a une grande valeur signifie que nous devons former ceux à qui nous demandons de diriger, et ensuite les tenir responsables envers les principes de la Parole de Dieu. Ceci signifie également qu’il devrait y avoir des conséquences lorsque l’Église découvre qu’un dirigeant a agi de façon contraire à l’éthique – pour un gain personnel, pour annuler les justes décisions des autres, ou pour le bénéfice de son groupe tribal ou racial. Cette attente envers ceux à qui nous demandons de diriger – et les uns envers les autres – est vitale en raison de notre croyance au retour imminent de Christ : « Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres. N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns ; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour. » (He 10.24,25)
Le monde observe ceux qui se disent disciples de Jésus pour voir si leur vie s’aligne sur le Seigneur, lequel met l’accent sur les principes élevés et sur la grâce de Dieu pour nous aider, effectivement, à vivre de cette manière. Notre témoignage de la vérité biblique ne sera crédible que lorsque nous serons nous-mêmes crédibles en tant que communauté qui pratique la justice, aime la miséricorde, et marche humblement avec son Dieu (voir Mi 6.8).
L’Église à laquelle je désire appartenir est… intègre.
(*) François de La Rochefoucauld