Bill Knott, Maryland, USA / Adventist World
J’aime les histoires qui se déroulent progressivement plutôt que celles qui s’annoncent avec tambour et trompette, ou en catastrophe. Comme un enfant qui entend d’abord quelque chose qui l’enchante, je préfère découvrir comment une chose est reliée aux autres choses par des filaments que personne ne pouvait voir lorsque le récit a commencé.
Et c’est comme ça que j’en suis venu à découvrir l’histoire d’un homme dont la pas- sion pour la mission que Dieu lui a donnée ne cesse de se déployer, de s’étendre, et de toucher encore plus de vies.
J’ai fait la connaissance de Radim Passer pour la première fois il y a deux ans, en un après-midi ensoleillé dans la petite ville de Štětkovice, à une heure au sud de Prague, en République tchèque.
Sur le vif, je ne sais trop dire où cette histoire mène. Nous nous asseyons à l’ombre accueillante de sa véranda, et nous entretenons sur des sujets d’une ampleur « macro » : l’Église mondiale, les projets qui ont besoin de financement, les causes pour lesquelles nous avons engagé notre vie.
Alors que notre rencontre touche à sa fin, Radim me propose de faire une promenade avec lui. Dans le quartier ouest de Štětkovice, il y a un parc qu’il tient à me montrer − sans laisser entendre le moins du monde que cet espace ouvert de 40 hectares et ce terrain de jeu sont un don de sa part à sa commune. Ce n’est qu’en marchant sur les chemins de gravier bien entretenus et en saluant les voisins que l’histoire de Radim commence à se dessiner.
Et il me dit, en scrutant du regard le gravier, que c’est vrai : c’est lui qui a fait ce magnifique endroit où les enfants rient, et où les couples se promènent. Avec d’autres promeneurs, nous nous arrêtons devant de grands panneaux en plexiglas transparent sur lesquels sont gravées les histoires de la grande controverse entre Christ et Satan. Oui, reconnaît-il, il a lui-même écrit le texte et financé la construction de ce parc agréable où ces panneaux se tiennent en tant que témoins silencieux de la vérité biblique. À la limite orientale du « parc de la grande Controverse », il tient chaque année une campagne d’évangélisation sous une tente blanche classique. Pendant la campagne, les habitants de cette petite ville trouvent un sens à leur vie, ont accès à des études bibliques, et forgent des amitiés.
Nous parcourons ensuite un kilomètre vers le centre de Štětkovice. Ce faisant, nous regardons les ombres de plus en plus longues de cette fin d’après-midi s’étendre sur un étang central, un petit magasin communautaire, un immeuble de bureaux de la ville, et l’église adventiste de 60 places. Et je presse Radim de m’en raconter l’histoire. Oui, il a construit tout ça. Au coin de la rue, j’aperçois un incroyable « parc de transport » rempli de voitures jouets. À bord de ces voitures, les enfants s’entraînent aux intersections, aux passages pour piétons, aux feux de circulation, et aux passages à niveau. Pendant les chauds après-midis d’été, un train parfaitement dimensionné pour les enfants circule. Juste à côté, se dresse un musée de trains miniatures digne d’un grand centre commercial urbain. Lorsqu’un aiguillage est actionné, que les sifflets retentissent, et que les moteurs tournent, ce musée se met à vivre dans les moindres détails.
Douze mois plus tard, je reviens avec une équipe de tournage. Mais cette fois, j’en sais davantage sur l’histoire remarquable de Radim Passer. Malgré tout, j’ai le sentiment très net que je ne sais sans doute pas tout. Par exemple, j’ai découvert des choses qu’il aurait été réticent à me dire de crainte de passer pour un vantard. Radim et PASSERINVEST, sa société, figurent parmi les noms les plus célèbres du domaine de la promotion immobilière en Europe centrale. Le récit de son ascension remarquable – il est passé de star de football en herbe (dans une Tchécoslovaquie dominée par les communistes) à l’un des hommes d’affaires les plus influents de sa région − est rempli de moments de douleur et de triomphe à couper le souffle. À l’âge de 24 ans, alors sans le sou, il a balayé les rues de Prague. Aujourd’hui, sa société d’investissement possède certaines de ces mêmes rues où se dressent de grands édifices à bureaux abritant des géants mondiaux – Microsoft, UniCredit Bank, HP, et d’autres encore. Toute son histoire constitue un témoignage profond et émouvant de la grâce et de la bonté de Dieu.
Mais même dans le BB Centrum − ce parc d’affaires (qui est comme une ville dans la ville) sur lequel il a passé 30 ans de sa vie − des surprises nous attendent à chaque tournant. Une école primaire adventiste de 160 élèves – avec une longue liste d’attente pour l’inscription – se trouve dans ce qui était autrefois un bâtiment public délabré. Les étudiants de l’école secondaire adventiste adjacente déjeunent dans une cafétéria végétarienne qui fait l’envie d’autres écoles secondaires. Des fontaines, des promenades sinueuses et des coins de détente sur les toits mêmes créent un sentiment de petite ville pour les 15 000 employés qui travaillent dans les bureaux du BB Centrum. Un restaurant végétarien, un centre de fitness complet et bien équipé, une librairie adventiste, et une église adventiste bien conçue, à l’architecture épurée, se trouvent tous à faible distance de marche pour les milliers de personnes qui y travaillent cinq jours par semaine, et pour les centaines d’autres qui vivent dans les appartements et les condos du parc d’affaires.
Comme je le presse encore de me répondre, il fait signe que oui, il a construit tout ça. « Jésus m’a sauvé, dit doucement Radim, et j’espère que quelqu’un d’autre le trouvera à son tour. » Par le biais de l’une de ces approches – alimentation ou fitness, éducation ou environnement de travail – quelqu’un pourrait être amené à chercher le Dieu qui a bouleversé la vie de Radim et lui a accordé le succès en affaires, bien au-delà de son imagination la plus fertile. « Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns. » (2 Co 9.22*)
Alors que les éléments de cette histoire que nous n’avions pas vus apparaissent clairement, les membres de l’équipe de tournage se tournent vers moi, l’air enchanté. « Ça dépasse tout ce que nous avons imaginé », murmurent-ils. « Comment arriverons-nous à raconter un tel exploit en une heure de documentaire seulement ? » Je secoue la tête et prie pour que, quelque part, au cours de ces 60 minutes, Dieu touche davantage de cœurs, inspire davantage de témoignages, et mette en place une mission de taille appropriée pour tous ceux qui la regardent.
Si peu de gens ont la portée dont jouit Radim Passer, en revanche, tout le monde a une histoire à raconter. Elle peut être écrite sur un panneau dans un parc, ou partagée sur un banc à l’église. Elle peut englober les besoins des enfants, ou se focaliser sur les personnes âgées qui sont souvent laissées pour compte dans le tourbillon quotidien. Un simple repas peut amener quelqu’un à Jésus. D’autres le découvriront dans les salles de classe ou lors de l’École du sabbat.
C’est lorsque les missions se multi- plient que l’Église de Dieu se développe. « Ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple. Le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés. » (Ac 2.47, S21)
Le documentaire que nous avons tourné, « Radim’d – a story of loss, redemption, and giving everything to God », est disponible. Consultez le site www.artvnow.com avec des amis pour le regarder en ligne. Regardez-le avec un cœur ouvert, et prévoyez une boîte de papiers mouchoirs ! Vous pouvez regarder Radim’d en anglais sur votre média adventiste préféré.
Des sous-titres sont disponibles dans plusieurs langues majeures (portugais, espagnol, et français). Demandez aux dirigeants de votre église et de votre région comment vous pouvez le partager avec tous ceux que vous aimez, avec tous ceux qui vous demandent : « Qu’est-ce que je peux faire pour Jésus ? »
* Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.
Bill Knott est rédacteur en chef et éditeur de Adventist World.